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Réapprendre à Jouer Adulte avec Natalie Ormond de Smallkind

Article: Réapprendre à Jouer Adulte avec Natalie Ormond de Smallkind

droit au jeu

Réapprendre à Jouer Adulte avec Natalie Ormond de Smallkind

Peut-on réapprendre à jouer quand on est grand ? Cette question, simple en apparence, est révélatrice d'un besoin profond. En tant qu'adultes, nous avons souvent perdu le réflexe - voire le droit - de jouer. Pris dans le rythme effréné des obligations, de la productivité et des écrans omniprésents, nous oublions que le jeu n'est pas seulement l'apanage des enfants : il est aussi un outil puissant de reconnexion, de création et de bien-être pour les grands.

Aujourd'hui, les magasins de jeux et jouets eux-mêmes semblent se poser cette même question. Longtemps cantonnés à des rayons genrés et figés – le rose pour les filles, le bleu pour les garçons – ils évoluent. On y voit de plus en plus de jeux axés sur la créativité, l'imaginaire et le lien avec la nature. Cette transformation est portée par une nouvelle génération de marques et de boutiques indépendantes qui refusent les stéréotypes et privilégient une approche plus consciente du jeu. Des blocs en bois non genrés aux kits de jardinage ou de bricolage, en passant par les jeux d'observation inspirés de la forêt, le jouet devient un véritable outil pour penser autrement.

Chez Topla, nous défendons cette vision d'un jeu libre, inclusif et durable – avec des cartes pour toutes et tous, sans codes préétablis. C'est exactement ce que partage Natalie Ormond, fondatrice de Smallkind depuis 2019, une boutique familiale primée qui propose des jouets écologiques et des loisirs créatifs tournés vers la nature. Dans cette interview, elle nous parle de son propre parcours : comment elle a repensé son entreprise, pourquoi elle a choisi de s'éloigner du plastique et des tendances éphémères, et comment elle a (re)découvert le jeu, non seulement avec ses enfants, mais aussi pour elle-même.

Car finalement, réapprendre à jouer, c'est peut-être simplement retrouver ce moment de présence, de curiosité et de liberté créative – ce que les enfants font si bien, et que nous avons, parfois, juste oublié.

 

1) Smallkind a beaucoup évolué depuis ses débuts. Pouvez-vous nous raconter le moment où vous avez senti qu’il était temps de faire évoluer votre activité?

Lorsque j’ai lancé Smallkind en 2019, j’avais en tête de créer une boutique éthique dédiée aux enfants et aux familles. La boutique était très ciblée, mais il existait une vraie demande, car beaucoup des marques que je proposais étaient nouvelles sur le marché, et difficiles à trouver en boutique ou même en ligne.

Avec le temps, ces marques sont devenues plus visibles, plus largement distribuées et la concurrence s’est intensifiée. Il est devenu difficile de rivaliser avec les grandes enseignes.

J’ai alors ressenti le besoin de repenser en profondeur mon projet. Je suis retournée à l’essentiel : pourquoi j’avais lancé Smallkind, quelles étaient mes valeurs, et ce que je souhaitais vraiment transmettre. J’ai passé plusieurs mois à réfléchir, sans prendre de décision concrète. Ce qui m’anime profondément, c’est de nourrir une relation sensible avec la nature et de transmettre cela aux plus jeunes. Dans un monde saturé d’écrans et de surstimulation, je souhaite qu’ils gardent un lien profond avec la nature. Leur génération aura la responsabilité de protéger la planète et en portera les conséquences si ce lien venait à se perdre.

À mon retour, la décision s’est imposée naturellement : j’allais réorienter Smallkind vers une sélection de jouets et d’activités inspirés de la nature - sans écrans, durables, qui encouragent l’imaginaire et le jeu libre. Pour moi, le jeu en pleine conscience, c’est un peu comme un état de flow. Quand j’observe mes fils, aujourd’hui âgés de 9 et 11 ans, jouer avec des éléments simples - des coquillages, des cailloux ou des pièces en bois - ils sont pleinement absorbés, libres de créer sans règles, dans un monde à eux.

 

2) Selon vous, pourquoi le jeu - en particulier le jeu libre et inspiré de la nature - est-il si bénéfique pour le développement des enfants ?

Ce type de jeu encourage les enfants à faire preuve de créativité, à résoudre des problèmes par eux-mêmes et à être pleinement présents dans l’instant - ce que les jouets plus conventionnels ne permettent pas toujours. Beaucoup de jeux et jouets traditionnels ont une fonction unique et bien définie, ce qui fait qu’ils finissent souvent oubliés sur une étagère une fois cette fonction épuisée.

À l’inverse, le jeu libre n’a jamais vraiment de fin : les objets peuvent devenir ce que l’enfant imagine, selon ses envies du moment. La dimension tactile de ces matériaux - souvent en bois ou issus de la nature - en fait aussi une expérience sensorielle très riche. Manipuler des éléments naturels peut avoir un effet apaisant et recentrant, notamment pour les jeunes enfants.

Le jeu inspiré de la nature est aussi une manière formidable de se reconnecter au monde vivant, d’apprendre sans en avoir l’air, sans passer par une leçon ou même sortir dehors. Lorsque le temps est froid ou pluvieux, on n’a pas toujours envie d’emmener les plus petits à l’extérieur. Ces jeux offrent une belle alternative : ils permettent de faire entrer la nature à l’intérieur, tout en stimulant l’imaginaire et le lien sensible à l’environnement.

 

3) Plusieurs études montrent que malgré une prise de conscience croissante, 70 % des jouets commercialisés restent encore fortement genrés, avec des rayons séparés pour filles et garçons, perpétuant ainsi les stéréotypes dès le plus jeune âge. Selon vous, pourquoi cette tendance persiste-t-elle et comment l’industrie du jouet peut-elle évoluer vers plus de neutralité de genre ?

J’aimerais beaucoup voir un abandon total des stéréotypes roses pour les filles et bleus pour les garçons. À mon avis, ce sont surtout les marques indépendantes qui mènent cette évolution, tandis que beaucoup de magasins de jouets traditionnels continuent de proposer des rayons très genrés, bien séparés. En tant que mère d’un garçon qui adore les couleurs pastel et les personnages plutôt destinés aux filles, j’ai souvent eu du mal à naviguer dans ces magasins avec lui. En grandissant, il comprend qu’on le pousse, par le marketing, vers les allées remplies de dinosaures verts ou bruns et de voitures et je veux l’aider à résister à cette pression sociale.

Il est essentiel que l’industrie du jouet évolue pour offrir aux enfants la liberté de choisir leurs jeux sans être enfermés dans des rôles préétablis, afin de favoriser leur épanouissement et leur créativité. En supprimant les barrières artificielles, on ouvre la voie à un jeu plus inclusif où chaque enfant peut s’exprimer pleinement, au-delà des clichés.

 

4) Comment percevez-vous la place des jouets technologiques et des écrans dans le jeu des enfants aujourd’hui et comment concilier leur utilisation avec des alternatives plus traditionnelles et connectées à la nature ?

Les écrans font désormais partie intégrante de notre vie et je ne suis pas contre leur utilisation. Comme beaucoup de parents, j’utilise parfois le temps d’écran pour occuper mes enfants. Cependant, il est essentiel de trouver un équilibre. Les jouets technologiques ont un effet de nouveauté que les jouets traditionnels à éléments libres ne possèdent pas. Je sais qu’ils captivent davantage les enfants et procurent une sensation de plaisir immédiat, liée à la dopamine, mais sur le long terme, je ne pense pas qu’ils remplacent le jeu manuel en termes de durée d’usage et d’apports au développement.

Je crois que les enfants ont besoin d’éprouver l’ennui parfois, afin d’apprendre à puiser eux-mêmes dans leur créativité et à inventer leur propre amusement. C’est une capacité qu’ils ne peuvent pas développer si un écran est constamment disponible.

 

5) En tant qu’adultes, comment peut-on réapprendre à jouer ? Avez-vous des jeux ou des activités favorites à partager en famille ?

J’ai dû réapprendre à jouer, car cela ne m’était pas naturel quand mes enfants étaient petits. Ils voulaient que je m’assois par terre pour jouer aux petites voitures ou aux trains avec eux et honnêtement j’avais du mal à m’engager pleinement dans ces jeux ! Avec le temps, j’ai réalisé que jouer avec des personnages ou faire des jeux de rôle n’est pas vraiment mon point fort et c’est tout à fait normal. En revanche, j’aime bricoler avec des pièces libres, créer des mandalas, faire des kits de loisirs créatifs ensemble ou jouer à des jeux de cartes et de société.

Pour les parents qui ont du mal à s'engager dans le jeu, mon conseil est de réfléchir à ce qui vous plaît vraiment. Cherchez des activités qui vous correspondent et qui vous procurent du plaisir. En tant qu'adultes, nous sommes souvent pris par nos obligations et avons du mal à nous laisser aller à un moment de jeu spontané. Parfois, il suffit simplement de suivre le rythme et l'initiative de l'enfant, même si cela ne semble pas naturel au début. Vous serez surpris de voir où cela peut vous mener !

Enfin, n'hésitez pas à ressortir les jouets nostalgiques de votre propre enfance. Ils peuvent raviver des souvenirs et susciter des instants de jeu joyeux, nous rappelant combien notre imagination pouvait alors nous transporter.

 

6) Enfin, comment imaginez-vous le shopping conscient dans cinq ans ?

Dans cinq ans, j'espère sincèrement que nous aurons largement dépassé l'ère des jouets en plastique bon marché et des plateformes de masse comme Temu. Je crois que cette vague d'objets mal conçus et de consommation effrénée était une étape nécessaire pour que les consommateurs prennent conscience des dommages et du gaspillage qu'elle engendre. Mon souhait est que ce phénomène atteigne son paroxysme et que nous réalisions collectivement notre erreur.

J'aimerais voir un véritable tournant vers l'artisanat et la qualité, privilégiant ces aspects plutôt que la quantité. Ce serait formidable si un marché éthique unique pouvait émerger, un lieu où les clients découvriraient différentes marques regroupées en un seul endroit. Le grand avantage ? La garantie que tous les produits respectent des standards stricts en matière d'éthique et de durabilité. Imaginez pouvoir acheter en toute confiance, sachant que chaque article a été produit de manière responsable.

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