La vie de famille, une source d’inspiration sans limites - Héloïse Weiner, illustratrice et maman de 6 enfants.

La vie de famille, une source d’inspiration sans limites - Héloïse Weiner, illustratrice et maman de 6 enfants.

Héloïse Weiner est la cheffe d’une grande tribu de 6 enfants, bientôt 7 ! Une tribu bilingue qui maîtrise le français et l’anglais, Héloïse et son mari Mathias ayant emménagé après le lycée en Angleterre, pour y vivre pendant une dizaine d’années avant de revenir vivre en France l’année dernière. Dès la naissance de son deuxième enfant, Héloïse a commencé à dessiner leurs aventures familiales. De fil en aiguille, Héloïse a reçu des commandes de BD et depuis 2013, elle est devenue illustratrice et n’a jamais quitté son crayon ! Ce choix de métier et son parcours de vie l’ont aussi poussée à faire l’apprentissage à la maison lorsqu’ils vivaient en Angleterre. Nous la rencontrons aujourd’hui pour qu’elle nous dévoile tous ses secrets d’organisation de vie de famille et de vie professionnelle qui se complètent à merveille.

D’où tirez-vous votre inspiration quotidienne dans votre travail ? 

Comme je fais surtout des BD sur la vie de famille, évidemment l’inspiration vient de mes enfants ! Et avec 6 enfants, on n'est jamais en panne d’inspiration. À chaque fois que je vois une anecdote qui pourrait être rigolote, je la note sur un petit carnet ou sur mon téléphone, ensuite quand je travaille, je relis tout ça, je vois si c’est toujours drôle après coup et comment je pourrais le mettre en dessin. Tous ces dessins sont aussi une belle manière pour moi de garder tous nos souvenirs de vie de famille. Je n’étais pas très douée pour faire des photos, mais j’ai toujours aimé dessiner. Quand j’étais enfant, je tenais des petits carnets où je faisais des petits gribouillis pour noter ce qui se passait dans ma vie. J’ai simplement continué dans ma vie d’adulte et voilà ce que cela donne aujourd'hui ! 

Comment votre famille réagit-elle à votre travail, à vos dessins ? 

Les enfants aiment beaucoup se voir dans les dessins, ils relisent souvent mes BD et ça leur rappelle aussi des souvenirs ! Maintenant que les plus grands sont en âge de comprendre, parfois, ils me regardent pendant que je travaille, et ils me font de petits commentaires : “untel ne ressemble pas à ça”, “moi, j’ai les cheveux plus longs”, “tu devrais me faire comme ça”... Chacun vient avec son petit commentaire. J’essaie de leur expliquer que ce n’est pas du dessin réaliste, que l’important c’est qu’on identifie bien chaque personnage. Parce que mes enfants voudraient que je les dessine vraiment exactement comme ils sont, mais cela reste du dessin, de la BD !

Parfois, je m’installe dans le salon pour dessiner, et cela les pousse à faire pareil. Ils vont sortir des feuilles, des feutres… Je les ai déjà laissés tester ma tablette, ils adorent ça, ils me demandent souvent s'ils peuvent réessayer.

Lorsque vous viviez en Angleterre, vous aviez fait le choix de faire l’école à la maison. Qu’est ce qui vous a poussé à faire ce choix, et comment l’avez-vous mis en place avec les enfants ? 

J’ai fait des études pour être enseignante, et dans mon parcours d’éducation, il y avait des stages à faire en école primaire et j’ai adoré ! Mais j'étais un peu frustrée par certains aspects, comme le fait qu’il faille évaluer tout le monde de la même manière. Et c’était très académique, il fallait que l’enfant sache lire à tel âge, avoir telles notions de maths à tel âge. Je trouvais qu’on laissait un peu de côté d’autres types d’intelligences, parce que tous les enfants ne sont pas forcément passionnés d’office par les maths, les langues ou la science. En Angleterre, où nous vivions à l’époque, faire l’apprentissage à la maison était plus répandu qu’en France, et on a rencontré des familles qui avaient fait ce choix. Et c’est vrai qu’en discutant avec elles, et notamment avec des enfants devenus adultes qui n’étaient jamais allés à l’école, on s’est rendu compte que ça ouvrait la porte à plein d’autres possibilités. L’école à la maison permet aussi d’apprendre la cuisine, la musique, le théâtre, plein de choses qui ne sont pas autant valorisées à l’école que les matières classiques. Donc on a voulu essayer, mais on a toujours laissé la porte ouverte. Nous étions d’accord pour dire que si pour une raison ou une autre, ça ne marchait pas, ou s’ils avaient envie d’aller à l’école, on les laisserait bien sûr libres de faire ce choix. Et c’est ce qui s’est passé quand nous sommes rentrés en France ! Nous vivons dans une région où nous avons des amis, dont les enfants s’entendent très bien avec les nôtres. Et ils vont à l’école. Et forcément, l’attrait de voir ces amis tous les jours à l’école a vite pris le dessus. Et pour nous, ça n’était pas un souci, car ça n’a jamais été une “prison” de faire l’école à la maison, on a toujours souhaité qu’ils aient le choix, donc on les a inscrits. Et ça se passe super bien ! Leur niveau scolaire était bon, ils n’ont pas du tout de retard, et ils se sont super bien intégrés à leur classe, ils sont contents.

Comment vous organisiez-vous pour l’apprentissage à la maison ? 

Nous ne suivions pas un programme à la lettre, c'est-à-dire qu’on ne faisait pas des maths à 9h et du français à 10h. Pour les plus grands, nous avions une sélection de cahiers d’activités à la maison, et on laissait un peu les enfants choisir ce qu’ils voulaient étudier chaque jour. Pour les plus petits, j'ai appris durant mes études que de 0 à 5 ans, les enfants apprennent majoritairement par le jeu donc je n’ai jamais imposé quoi que ce soit pour les maternelles. S’ils voulaient faire quelque chose, on le faisait avec eux. Je n’ai jamais souhaité être la maîtresse de mes enfants, j’ai toujours préféré être la “maman” de mes enfants. J’aime partager des choses avec eux, les laisser apprendre par le jeu et la découverte du monde. On faisait beaucoup de sorties et d’activités en famille. Au premier coup d'œil, cela pouvait paraître peu pédagogique, ou en tout cas peu scolaire, mais en réalité, on apprend énormément de choses au travers d’activités comme la cuisine, des balades dans la nature ou en ville. Nous faisions de ces sorties des moments d’apprentissage, mais les enfants n’ont jamais eu l’impression que le but de ces sorties, c’était d’apprendre. Cela se faisait vraiment naturellement.

Une autre manière de nous organiser, c’était de travailler autour d’un thème. Pendant une ou deux semaines, les enfants se focalisaient sur un sujet, et nous faisions des activités en fonction de ce thème. Par exemple, le Moyen Âge et les chevaliers. Mes plus grands, les garçons, ont eu une période où ils étaient à fond sur les chevaliers, et pour qu’ils puissent en apprendre le plus possible, on est allés à la bibliothèque emprunter des livres sur les chevaliers et le Moyen Âge, on a orienté nos activités manuelles sur ce thème, on les a emmenés visiter des châteaux… On suit de près ce qui passionne nos enfants, on réfléchit et on organise les activités en fonction de ce qui les anime. 

Est ce que vous pourriez nous donner des exemples d’activités à faire en famille ? 

Notre famille adore faire du Géocaching. Ça existe partout dans le monde et c’est gratuit, il suffit juste de télécharger l’application. On a des coordonnées GPS, et on part à la recherche d’une cachette, d’un petit trésor, souvent c’est un carnet dans lequel on écrit nos prénoms pour montrer qu’on a réussi à trouver la cachette, parfois il y a un petit objet, qu’on peut échanger contre un autre petit trésor. Il ne faut surtout pas oublier de partir en quête sans un petit trésor à échanger et un stylo pour signer le carnet, sinon, c’est le drame ! Les enfants adorent cette activité, et nous aussi ! On découvre de nouveaux endroits autour de chez nous, on fait de magnifiques balades, on marche, on court, on fait du sport, on apprend à lire une carte et des notions de géographie ! Quand on visite une nouvelle ville, je vais à l’office de tourisme pour voir s’il y a des chasses au trésor en ville. Ça permet de découvrir les lieux différemment, d’en apprendre plus sur l’histoire de la ville et cela entraîne tout le monde, cela fait de jolis souvenirs.

En parlant de géographie, nous avons un globe à la maison que nous utilisons régulièrement en famille. On va demander aux enfants : “Trouve-moi tel pays, ou alors, montre-moi où est l’Europe, montre-moi un pays qui fait partie de l’Europe…” On essaie de ne pas leur donner la réponse tout de suite, et de voir s'ils peuvent se critiquer entre eux, s’entraider, parce que les enfants apprennent aussi énormément en enseignant aux autres, en répétant et en montrant ce qu’ils ont eux-mêmes appris. Il paraît d'ailleurs que c’est la meilleure façon d’apprendre !  Ça ne ressemble pas du tout à un cours de géographie à l’école, et pourtant, ils apprennent plein de choses sur le monde grâce à ce jeu familial.

On adore jouer ensemble à des jeux de société. Évidemment, quand ils étaient tous petits, on prenait un peu sur nous parce que les jeux pour les 2-4 ans, c’est moins stimulant pour les adultes ! Mais on avait envie que les enfants aiment jouer, pour qu’on puisse jouer ensemble plus tard, et maintenant qu’ils ont tous grandi, c’est génial ! On s’éclate, on se fait des après-midis jeux de société. Il y a tellement de super jeux de nos jours, beaucoup de gens ont en tête le Monopoly, les petits chevaux, les jeux classiques comme ça, mais en fait, il y a une offre folle aujourd’hui, et il y en a énormément qui ont beaucoup de valeur pédagogique !

Pour les activités manuelles, je regarde souvent sur Internet. Je cherche des activités en fonction de leur âge, ou alors je regarde ce que nous avons comme matériaux et par exemple, s’il nous reste des pompons et des chenilles, et je cherche ce qu'on peut faire avec des pompons et des chenilles. Je m’inspire aussi de ce que font les autres parents, par exemple sur Instagram, j’enregistre pas mal de posts et j’y reviens lorsque je suis en panne d’inspiration. 

Comment adaptez-vous les activités pour le niveau de chaque enfant ? 

On commence à avoir un grand écart d’âge car le plus grand a 9 ans. De temps en temps, on les sépare en petits groupes, on va faire une activité pour les grands, et une autre activité qui pour les petits. On a de la chance, nos grands font souvent l’effort de faire des activités avec les plus petits, parce qu’ils savent qu’après, ça va être leur tour et qu’on essaye toujours de trouver un équilibre et de faire une autre activité qui correspond mieux à leur âge. 

On se retrouve quand même souvent en famille autour d’activités qui plaisent à tout le monde, et notamment la cuisine ! On a des super livres de cuisine dans lesquels les recettes ne sont pas écrites, tout est en images, pour que tout le monde puisse suivre la recette. Les grands aident les petits et ils se sentent fiers d’aider. Si la plus petite a besoin d’aide, ils sont là, et ils sont fiers de dire qu’ils l’ont fait ensemble ! 

Les grands aiment beaucoup aider les petits, en tout cas chez moi c’est comme ça. Ils ne sont pas parfaits, attention ! Il y a des disputes, comme dans toutes les fratries. C’est ça la famille ! 

Vous pouvez retrouver Héloïse Weiner sur Instagram : @byheloiseweiner 

Et toutes ces aventures sur son blog : https://heloweiner.wixsite.com/website/blog


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