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Article: Cultiver la joie et le bonheur : Rencontre avec Sophie Cliff, Praticienne en psychologie positive

Cultiver la joie et le bonheur : Rencontre avec Sophie Cliff, Praticienne en psychologie positive
bien-être mental

Cultiver la joie et le bonheur : Rencontre avec Sophie Cliff, Praticienne en psychologie positive

Quand avez-vous ressenti un bonheur authentique pour la dernière fois ? Cette question en apparence simple revêt une profondeur significative pour comprendre l'essence de notre existence. Dans nos vies trépidantes et mouvementées, où une multitude de responsabilités et de défis rivalisent pour capter notre attention, il est facile de sous-estimer l'importance d'une telle question.

Les statistiques récentes peignent un tableau sombre : malgré les progrès réalisés dans divers domaines, les taux de dépression et d'anxiété connaissent une augmentation à l'échelle mondiale, et selon le Rapport mondial sur le bonheur, seulement 38 % des individus interrogés déclarent ressentir un bonheur authentique.

C’est là que le rôle de Sophie Cliff, affectueusement désignée comme la “Joyful Coach” ou "La Coach Joyeuse", entre en jeu. Auteure, animatrice de podcast, coach certifiée et praticienne en psychologie positive, elle accompagne aujourd’hui les particuliers et les entreprises vers une vie épanouissante et optimiste.

Le parcours de Sophie a débuté dans le monde animé de la vente et du marketing, où elle a travaillé pour des entreprises mondialement renommées telles que la Walt Disney Company, qui est d'ailleurs souvent qualifiée de lieu de travail "le plus heureux sur terre” avec ses parcs d’attractions. 

Dans cette entrevue, nous explorons des concepts tels que le bonheur, la joie, le bien-être, la croissance personnelle et la psychologie positive. Nous examinons également comment inculquer ces valeurs aux plus jeunes et guider les individus et les organisations vers un mode de vie plus heureux.


1) Pouvez-vous vous présenter et nous en dire plus sur votre parcours ainsi que sur ce qui vous a conduit à devenir la "Coach Joyeuse" ?

Aujourd'hui, je suis principalement reconnue en tant que coach, auteure et praticienne en psychologie positive. Pourtant, mon parcours n'a pas toujours été orienté dans cette direction. Pendant la première décennie de ma carrière, j'ai travaillé dans le domaine de la vente et du marketing pour d'importantes organisations mondiales telles que la Walt Disney Company et Hallmark.

J'ai eu une carrière qui, sur le papier, semblait accomplie. C'était le genre de carrière dont les gens autour de moi me disaient toujours : "Ça a l'air incroyable, ça semble tellement impressionnant". Mais pourtant, je n'ai jamais senti que cette carrière me correspondait vraiment.

En 2016, j'ai malheureusement vécu la perte d'un être cher, un événement qui a profondément marqué mon existence. Cette période a été un véritable tournant pour moi. En réfléchissant à ma vie, je distingue clairement deux périodes distinctes : avant et après cette tragédie. Les sept dernières années ont été éprouvantes et marquées par mes efforts pour surmonter cette perte et retrouver un nouveau sens à ma vie.

Durant cette période de deuil et de reconstruction, j'ai réalisé l'importance cruciale de cultiver la joie et d'utiliser les outils de la psychologie positive pour retrouver un sentiment de bien-être. C'est ainsi que ma mission de devenir la "Coach Joyeuse" a pris forme, m'amenant à accompagner les autres dans leur quête de bonheur et d'épanouissement personnel.


2) Quels sont les principes fondamentaux de la psychologie positive et en quoi diffèrent-ils de la psychologie traditionnelle ?

Jusqu'en 2000, année au cours de laquelle la psychologie positive est devenue un domaine officiel de la psychologie, la psychologie traditionnelle se concentrait principalement sur la transition des individus d'un état de ‘moins 10 à zéro’. En d'autres termes, elle s'employait à aider les gens à surmonter les maladies mentales, à comprendre les troubles psychologiques et à identifier les dysfonctionnements cérébraux.

La psychologie positive, quant à elle, explore la manière d'élever les individus d'un état de ‘zéro à un plus 10’. Elle se penche sur la vie de ceux qui jouissent d'un bien-être considérable, d'une santé mentale robuste et d'un épanouissement optimal afin de déceler des ‘piliers’ pouvant être appliqués à la population générale pour améliorer les niveaux de bonheur, de satisfaction et de santé mentale globale. 

Cette approche résonne en moi car elle est le reflet de notre attitude envers la santé physique. Nous nous concentrons toujours sur la façon de passer d'un état de ‘zéro à un plus 10’. Chaque jour, nous accomplissons des actions visant à améliorer notre santé physique, que ce soit en dormant suffisamment, en buvant de l'eau, en prenant des vitamines, en mangeant des légumes ou en faisant de l'exercice.

Nous n'attendons pas de nous blesser pour renforcer notre musculature, ni d'être malade pour réfléchir à notre alimentation. Nous reconnaissons l'importance des mesures préventives pour préserver notre santé. C’est là que la psychologie positive intervient. Comment pouvons-nous nous concentrer sur ce qui nous procure du bien-être ? Comment pouvons-nous intégrer ces pratiques dans notre quotidien pour nous sentir en meilleure santé mentale ?

La psychologie positive est parfois critiquée de manière injuste dans les médias, étant perçue comme vague ou encourageant une forme de positivité toxique. Cependant, il s'agit d'un domaine formel de la psychologie, étudié rigoureusement et soumis aux mêmes normes académiques que tout autre domaine de recherche.


3) Pouvez-vous expliquer brièvement la différence entre la joie et le bonheur ?

La joie et le bonheur sont souvent considérés comme étant la même chose, les termes étant fréquemment utilisés de manière interchangeable. Cependant, de nombreuses recherches suggèrent qu'ils représentent en réalité des concepts distincts.

Le bonheur tend à être circonstanciel. Nous ressentons du bonheur parce que quelque chose s'est produit, comme célébrer un anniversaire, recevoir un compliment ou vivre une journée réussie au travail. Il faut souvent un événement extérieur pour que ce sentiment de bonheur se manifeste.

La joie, en revanche, n'est pas circonstancielle. C'est une émotion ou un sentiment que nous pouvons cultiver. Des pratiques telles que la gratitude, la pleine conscience et des relations plus approfondies servent d'outils efficaces pour nourrir la joie plutôt que de simplement attendre qu'elle se manifeste.


4) Dans un nombre croissant de classes allemandes, le bonheur est désormais enseigné, une tendance qui s'est également développée en Autriche et en Suisse. 

Peut-on donc apprendre à être heureux ?

Le bonheur peut en effet être enseigné, selon de nombreuses recherches qui soutiennent cette idée en exploitant le concept de neuroplasticité. Cela signifie essentiellement que nos cerveaux sont malléables, nous permettant de reconfigurer nos voies neurales comme de la pâte à modeler, en les sculptant et en les remodelant à l'aide d'outils, d'idées et de stratégies appropriés.

Une méthode clé pour y parvenir est de se concentrer sur nos forces. Trop souvent, dans les entreprises, les écoles et partout où nous nous réunissons, nous nous attardons sur nos faiblesses, cherchant à nous améliorer en permanence. Il est rare que nous accordions de l'importance à nos forces existantes. Or, la psychologie positive nous enseigne que plus nous nous concentrons sur nos points forts, plus nous avons de chances de créer un environnement propice à la créativité, de renforcer notre résilience et de tisser des liens plus étroits avec les autres.

Une autre méthode efficace consiste à favoriser les relations au sein de ces environnements. Les efforts organisationnels visant à approfondir les liens contribuent grandement à créer des environnements d'apprentissage positifs. Pensez à la manière dont vous pouvez amener vos équipes à travailler véritablement ensemble, à encourager des conversations plus profondes au-delà du quotidien, à célébrer ensemble les victoires, et à favoriser les connexions entre les différentes équipes ou départements en offrant des opportunités de collaboration interdépartementale.


5) En tournant notre attention vers les plus jeunes et les adolescents, comment pouvons-nous procéder ?


Une pratique que je recommanderais vivement pour les enfants et les adolescents est de les inciter à réfléchir à la gratitude et à se concentrer sur les aspects positifs de leur quotidien. Plus nous portons notre attention sur les éléments positifs de notre vie quotidienne, plus nous sommes enclins à les remarquer, ce qui entraîne une augmentation de la positivité et de l'optimisme. Par conséquent, il est bénéfique d'encourager les plus jeunes à “méditer” sur les meilleurs moments de leur journée, sur ce qu'ils apprécient actuellement et sur ce pour quoi ils se sentent reconnaissants. Ces pratiques contribuent à instaurer une habitude de reconnaissance envers ce qui nous entoure.

 

6) La "positive attitude" est un concept qui suscite beaucoup de discussions. Comment pouvons-nous équilibrer cette idée du bonheur à tout prix avec les émotions dites négatives que nous ressentons tous ? Quelles sont les conséquences potentielles à long terme de la suppression ou de l'évitement de ces émotions ?


C'est une question vraiment cruciale. Parfois, nous entendons parler de la "positivité toxique" et de la manière dont la quête du bonheur ou de la joie pourrait en fait contribuer au malheur en refoulant les émotions négatives. En réponse, je souligne toujours l'importance de ressentir toutes les émotions. Rien de ce que nous réprimons ne disparaît ; cela s'accumule et peut ressurgir plus tard. Par conséquent, il est essentiel de reconnaître et de traiter les sentiments de tristesse, de deuil et de colère, car ils sont des signaux de changements ou d'actions nécessaires.

Vivre joyeusement ne signifie pas éliminer les émotions négatives, mais plutôt accorder un temps et une attention égaux aux aspects positifs de notre vie. Bien que nous soyons naturellement enclins à nous concentrer sur la négativité en raison de notre biais inhérent, nous devons nous efforcer de trouver un équilibre en consacrant du temps et de l'attention aux expériences positives. C'est là que des pratiques telles que la pleine conscience, la gratitude, le renforcement des liens sociaux et la mise en valeur de nos forces entrent en jeu. Ces pratiques nous aident à cultiver un état d’esprit qui valorise et apprécie le positif dans la vie.

 

7) 2024 s'annonce comme une année chargée pour vous. Pourriez-vous nous en dire davantage sur vos projets ?


J’ai effectivement plusieurs nouveaux projets passionnants en perspective. Tout d'abord, je suis enthousiaste à propos du « Club Choose Joy », où j’enseigne et partage des stratégies de psychologie positive pour aider un groupe d’individus à construire des vies plus joyeuses au quotidien.
De plus, j'ai un autre projet majeur prévu pour la fin de l'année, mais je ne peux pas encore en divulguer les détails. Cependant, si vous me suivez sur Instagram @sophiecliff, vous serez les premiers informés lorsque je pourrai en révéler davantage.

Liens: www.sophiecliff.com

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