Quels jeux choisir pour faire comprendre la notion de consentement et développer l'empathie ?
Comment parler de consentement, de respect et d’émotions sans créer de malaise ni de gêne ?
C’est l’un des grands défis rencontrés par les enseignants, éducateurs et parents lorsqu’ils abordent ces sujets essentiels avec les enfants et les adolescents. Et pourtant, ces discussions sont indispensables pour construire une société plus juste, respectueuse et bienveillante.
C’est là que le jeu entre en scène.
Outil pédagogique puissant, il permet d’aborder des thèmes complexes comme le consentement ou l’empathie de façon concrète, participative et positive. À travers le jeu, les jeunes peuvent expérimenter, se mettre à la place de l’autre, réfléchir à leurs réactions et comprendre, sans jugement, ce que signifie vraiment « respecter l’autre ».
Avec la mise en place du nouveau programme EVARS (Éducation à la Vie Affective, Relationnelle et Sexuelle), les établissements scolaires et les structures éducatives sont aujourd’hui encouragés à utiliser des outils ludiques pour favoriser la parole et la compréhension mutuelle.
Mais quels jeux choisir pour transmettre ces valeurs avec justesse ? Quels formats fonctionnent le mieux selon l’âge ? Et comment bien les utiliser pour que le message passe réellement ?
Dans cet article, découvrez comment les jeux peuvent devenir de véritables alliés dans l’éducation au consentement et au développement de l’empathie — et nos conseils pour choisir les plus adaptés à vos besoins.
Pourquoi utiliser le jeu pour aborder le consentement ?
Un langage universel et accessible
Le jeu parle à tout le monde, quel que soit l’âge, le niveau scolaire ou le milieu social. C’est un langage universel qui dépasse les différences et met tous les participants sur un pied d’égalité.
Lorsqu’il s’agit d’aborder des sujets sensibles comme le consentement, ce cadre ludique et bienveillant permet de désamorcer la gêne et d’instaurer un climat de confiance.
Grâce à la mise en situation, les jeunes comprennent des notions parfois abstraites — comme les limites personnelles, le respect ou l’accord mutuel — de manière concrète et vivante. Jouer, c’est expérimenter : en agissant, en observant et en réagissant, ils intègrent naturellement ce qu’ils apprennent.
Favoriser la participation et l’engagement
Contrairement à un cours magistral, souvent perçu comme descendant, le jeu place les jeunes au cœur de l’expérience d’apprentissage. Ils ne sont plus spectateurs, mais acteurs.
Les jeux éducatifs transforment la théorie en pratique : dire “le consentement, c’est essentiel” ne suffit pas — il faut permettre aux jeunes de vivre des situations où ils apprennent à le reconnaître, le donner ou le refuser.
Cette approche interactive stimule l’attention, favorise la mémorisation et encourage une implication émotionnelle positive. Le plaisir de jouer devient un levier d’apprentissage puissant : on retient mieux quand on prend part à l’action.
Encourager l’expression des émotions et la prise de perspective
Le jeu est aussi un formidable outil de développement émotionnel et relationnel. En jouant, les enfants et adolescents apprennent à exprimer leurs émotions, à écouter celles des autres et à se mettre à leur place.
Cette prise de perspective est essentielle à la compréhension du consentement : elle aide à reconnaître les signaux verbaux et non verbaux, à percevoir l’inconfort ou l’accord de l’autre, et à ajuster son propre comportement.
Les jeux éducatifs autour du consentement développent ainsi des compétences clés comme l’empathie, la communication bienveillante et le respect mutuel — des bases solides pour construire des relations saines et équilibrées, à tout âge.
Comprendre les besoins selon les âges et les publics
Aborder le consentement et l’empathie ne se fait pas de la même manière à 8 ans, 13 ans ou 17 ans. Les jeux éducatifs permettent d’adapter naturellement le niveau de langage, la profondeur des échanges et la complexité des situations selon les publics. Voici comment les aborder étape par étape.
École primaire : poser les bases en douceur
À l’école primaire, il s’agit avant tout de poser les premières pierres du respect et de l’écoute.
Les enfants découvrent les notions de limites personnelles, d’accord et de désaccord à travers des jeux simples, coopératifs et positifs.
Les supports privilégiés sont ceux qui favorisent la reconnaissance des émotions, comme le memory des émotions chez TOPLA et le respect du corps — sans jamais aborder directement la sexualité.
L’enjeu principal : apprendre à dire “oui” et “non”, à écouter l’autre et à reconnaître ce qu’on ressent et ce que ressentent les autres.

Collège : développer l’esprit critique et la discussion
Au collège, les élèves commencent à explorer des notions plus complexes : influence du groupe, amitié, réputation, début des relations amoureuses…
Les jeux sont ici de formidables déclencheurs de discussions. Ils encouragent les jeunes à analyser des situations, argumenter, nuancer et confronter leurs opinions dans un cadre bienveillant.
Les jeux de rôle ou quiz participatifs permettent de s’identifier à différents points de vue et de réfléchir à l’impact de chaque comportement.
=> L’objectif : renforcer la capacité à réfléchir par soi-même, à dire non à la pression sociale et à exprimer ses limites.
Lycée et au-delà : approfondir les notions et les débats
Chez les lycéens et les jeunes adultes, les discussions peuvent aller plus loin.
Les jeux deviennent alors un outil de réflexion collective sur les relations, le respect mutuel et les “zones grises” du consentement : situations ambiguës, pression du groupe, influence des réseaux sociaux…
Ces activités encouragent la prise de parole argumentée, le débat constructif et la déconstruction des stéréotypes.
Le jeu devient ici un espace d’échange où chacun peut questionner ses représentations et développer une empathie réelle envers les autres.
Tableau récapitulatif : les bénéfices du jeu selon l’âge
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Tranche d’âge |
Objectifs principaux |
Types de jeux conseillés |
Compétences développées |
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École primaire (7–10 ans) |
Découvrir les émotions, comprendre le respect, apprendre à dire non |
Jeux coopératifs, jeux de cartes émotionnelles, mimes, histoires à choix ex : Mémo Emotions de Topla |
Écoute, respect du corps, expression des émotions |
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Collège (11–14 ans) |
Développer l’esprit critique et la discussion |
Jeux de rôle, quiz participatifs, jeux de mise en situation |
Réflexion, empathie, confiance, expression verbale |
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Lycée (15–18 ans) |
Approfondir les notions de consentement et de relations saines Développer la tolérance |
Jeux de débat, jeux de société éducatifs sur le respect et la communication |
Argumentation, prise de perspective, autonomie émotionnelle |
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Jeunes adultes (18 ans et +) |
Consolider les repères relationnels et le sens du respect mutuel |
Jeux collaboratifs, ateliers participatifs, simulations |
Éthique relationnelle, dialogue, responsabilité |
Les différents types de jeux à privilégier
Tous les jeux n’ont pas le même impact lorsqu’il s’agit d’aborder le consentement et de développer l’empathie. Selon les objectifs éducatifs et le contexte (atelier scolaire, animation en groupe, séance de prévention…), certains formats se prêtent mieux à la parole, d’autres à la mise en situation ou à la réflexion collective. Voici un panorama des types de jeux les plus efficaces.
Jeux de rôle et mises en situation
Les jeux de rôle permettent de se glisser dans la peau d’un autre et d’expérimenter différents points de vue.
C’est une méthode puissante pour faire ressentir plutôt que simplement expliquer : l’expérience vécue par le jeu provoque une réelle prise de conscience.
Exemples d’activités :
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Can YOU? de Topla : chaque joueur pioche la carte d'un personnage et va se glisser dans ses chaussures le temps de la partie. Les personnages sont tous différents en termes de genre, couleur de peau, capacités, orientation sexuelle...

Jeux de débat ou de cartes à discuter
Les jeux de discussion encouragent l’expression personnelle et la confrontation bienveillante d’idées.
Chaque carte, question ou situation déclenche un échange sur des thèmes tels que le respect, les émotions, les relations ou la communication non violente.
Exemples :
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Jeux de cartes autour des émotions et du consentement (ex. : OK Not OK, No Taboo, Can You?, Totem à partir de 8 ans)
Idéal pour : développer l’argumentation, stimuler la réflexion collective et renforcer l’écoute active entre les jeunes.
Jeux coopératifs
Contrairement aux jeux compétitifs, les jeux coopératifs placent les participants du même côté : ils gagnent ou perdent ensemble.
Ce type de jeu valorise la solidarité, l’écoute et la prise de décision collective.
Les joueurs apprennent à s’exprimer sans dominer et à écouter sans juger, ce qui constitue une base essentielle du consentement et de l’empathie.
Exemples :
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Jeux de société collaboratifs où chacun apporte ses compétences pour résoudre une énigme ou pour résoudre un conflit entre enfants : Idéo- La Table Ronde, No Way Bully!
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Jeux d’équipe à objectifs communs favorisant la communication et le respect des rôles.
Idéal pour : travailler l’empathie de manière indirecte, dans un climat de confiance et de coopération.
Jeux créatifs ou artistiques
Les jeux créatifs libèrent la parole autrement : par le dessin, l’imagination, la narration ou la mise en scène.
Ils permettent de parler de sujets sensibles sans frontalité et d’exprimer des émotions parfois difficiles à verbaliser.
Exemples :
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Création collective de mini-scénarios autour du respect ou de l’amitié.
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Jeux dessinés ou storytelling participatif où chacun illustre une émotion ou une situation.
Idéal pour : encourager la libre expression, stimuler la créativité et favoriser un cadre bienveillant où chacun se sent entendu.
Conseils pratiques pour animer une séance autour du consentement
Animer un atelier sur le consentement à partir de jeux demande un cadre clair, de la préparation et une posture bienveillante.
Le jeu n’est pas seulement un support d’apprentissage : c’est un espace d’expression et de réflexion collective où chaque participant doit se sentir libre et respecté.
Voici quelques conseils essentiels pour garantir des séances réussies, sécurisantes et pédagogiquement riches.
Préparer un cadre sécurisant
Avant de commencer le jeu, prenez quelques minutes pour poser les règles du vivre-ensemble.
Elles sont la base de toute discussion autour du consentement :
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Respect mutuel : chacun a le droit de s’exprimer sans être moqué ni jugé.
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Confidentialité : ce qui se dit pendant la séance ne sort pas du cadre.
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Droit au silence : personne n’est obligé de parler de son expérience personnelle. Cela peut même être risqué dans certains cas comme lors de harcèlement scolaire. Il est important de dire que si certaines personnes ont besoin ou envie de parler d’un cas personnel vécu ou en tant que témoin, il est possible de venir rencontrer tel interlocuteur après la séance (le nommer, donner un lieu et des horaires).
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Bienveillance : on écoute pour comprendre, pas pour contredire.
Astuce : écrire ces règles sur un tableau ou une affiche visible permet d’y revenir à tout moment pendant l’atelier.
Un cadre sécurisant donne confiance aux participants et crée les conditions pour des échanges sincères, respectueux et constructifs.
Adapter le discours et l’animation au groupe
Le même jeu ne sera pas perçu de la même façon par un groupe de CM2, de collégiens ou de lycéens.
C’est pourquoi il est essentiel d’adapter votre posture et vos mots au public :
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Pour les plus jeunes : privilégier les exemples concrets, les émotions, le respect du corps et de la parole.
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Pour les collégiens : encourager la discussion, la mise en situation et la réflexion collective.
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Pour les lycéens : aborder les zones grises (pression sociale, relations amoureuses, intimité numérique) avec des outils qui invitent à la nuance.
L’animateur joue un rôle de facilitateur : il ne donne pas “la bonne réponse”, mais aide à formuler, écouter et reformuler.
Il veille à ce que chacun puisse participer, sans forcer ceux qui préfèrent observer.
Rappelez toujours qu’il n’y a pas de “bonne” ou de “mauvaise” émotion : comprendre, c’est déjà apprendre.
Débriefer systématiquement après le jeu
Le débrief est une étape clé pour transformer l’expérience ludique en apprentissage durable.
C’est le moment où les joueurs prennent conscience de ce qu’ils ont vécu, ressenti et appris.
Quelques pistes de discussion :
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Qu’avez-vous ressenti pendant le jeu ?
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Qu’est-ce qui vous a surpris ou fait réfléchir ?
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Y a-t-il des situations qui ressemblent à la vie réelle ?
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Quelles attitudes vous semblent les plus respectueuses ?
Ce temps d’échange permet d’ancrer les apprentissages émotionnels, de revenir sur certaines incompréhensions et d’ouvrir vers des solutions concrètes.
Il peut être enrichi par la lecture d’un document de ressources, une fiche pédagogique ou une activité de suivi.
Astuce : terminez toujours sur une note positive, une émotion, une idée pour clôturer le jeu dans un esprit de respect et d’empathie.
Faire des jeux des alliés durables pour une culture du respect
Le recours aux jeux éducatifs dans l’éducation au consentement et à l'empathie ne relève pas d’une simple mode : il s’agit d’un véritable levier pédagogique. En aidant les jeunes à expérimenter, débattre et ressentir plutôt que simplement entendre des consignes, les jeux permettent :
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de développer l’écoute, l’expression des émotions et le respect des limites ;
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d’engager activement les participants, ce qui renforce la mémorisation et l’appropriation des valeurs ;
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de bâtir une culture du bien-être relationnel et de la bienveillance qui dépasse la salle de classe.
Parce qu’ils viennent compléter les enseignements traditionnels — tels que ceux introduits dans le cadre du nouveau programme EVARS (Éducation à la Vie Affective, Relationnelle et à la Sexualité) — les jeux éducatifs ne sont pas un substitut mais un outil stratégique. Ils créent un espace de parole détendu, participatif et sécurisé, où chacun peut s’engager à son rythme et avec authenticité.
Vous êtes enseignant·e, animateur·rice, éducateur·rice ou parent ? Ne laissez pas passer l’opportunité d’équiper votre établissement, association ou foyer d’outils ludiques adaptés à l’éducation au consentement et au développement de l’empathie. Explorez dès maintenant notre collection de jeux pédagogiques conçus pour favoriser le respect, la discussion et la coopération sur TOPLA et transformez chaque séance en un moment durable de prise de conscience.
Ensemble, faisons des jeux des véritables alliés pour bâtir une culture du respect, ici et maintenant.







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