Article: Le jeu comme outil pédagogique : mieux combattre le harcèlement scolaire
Le jeu comme outil pédagogique : mieux combattre le harcèlement scolaire
Le harcèlement, qu’il soit scolaire, en ligne, au travail ou dans les loisirs, est une violence répétée, volontaire, qui s’inscrit dans un déséquilibre de pouvoir. Moqueries, humiliations, isolement, rumeurs, messages blessants, gestes agressifs : ses formes sont multiples, mais ses effets sont toujours sérieux. Les personnes ciblées peuvent développer anxiété, perte de confiance, repli sur soi, parfois un véritable décrochage scolaire ou social.
Face à cette réalité, un enjeu majeur demeure : libérer la parole et permettre aux enfants et aux jeunes harcelés de se défendre. C’est précisément là que le jeu peut devenir un outil puissant. Loin d’être seulement un divertissement, il crée un cadre sécurisé pour trouver les bonnes réactions en cas de harcèlement scolaire.
Topla, avec ses jeux inclusifs et engagés, s’inscrit dans cette démarche : utiliser le jeu pour accompagner la prévention du harcèlement.
Comprendre pourquoi le harcèlement réduit au silence
Avant de parler du jeu, il est essentiel de comprendre pourquoi il est si difficile de parler de harcèlement, en particulier pour les enfants et les adolescents.
Plusieurs mécanismes se combinent souvent :
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La honte : l'enfant ou l'ado peut se sentir responsable de ce qu’il subit, ou craindre d’être jugé.
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La peur des représailles : peur que le harceleur redouble de violence s'il en parle à un adulte.
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La banalisation : entendre « ce n’est qu’une blague », « il faut être plus fort », finit par normaliser la violence.
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L’isolement : le harcèlement s’accompagne souvent de mise à l’écart, ce qui coupe la victime de ses ressources de soutien.
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Le doute sur la gravité : beaucoup se demandent si « c’est vraiment du harcèlement » ou s’ils « exagèrent ».
Résultat : même lorsque des structures existent (adultes de confiance, numéros d’écoute, dispositifs à l’école), le passage à la parole reste difficile. Il faut donc des outils concrets pour ouvrir la discussion autrement et aider les enfants concernés à reprendre le dessus.
Pourquoi le jeu est un outil si puissant
Le jeu, lorsqu’il est conçu pour aborder ces questions sensibles, apporte plusieurs atouts majeurs.
Un cadre sécurisé et symbolique
Dans le jeu, on ne parle pas directement de sa propre histoire, mais de situations, de cartes, de personnages, de rôles. Cette distance symbolique permet de dire des choses importantes sans se sentir exposé.
La règle implicite devient :
« On parle du jeu, mais en réalité, on parle aussi de ce qui peut arriver dans la vraie vie. »
Cette médiation rassure, en particulier les plus jeunes.
Une égalité de parole mieux répartie
Autour d’une table de jeu, les rôles sont plus équilibrés :
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chacun a un tour
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chacun pioche, lit, réagit
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les cartes « donnent la parole » de manière structurée
Cela peut aider des élèves ou des jeunes habituellement effacés à oser prendre la parole, parce que c’est la règle du jeu, et non une injonction directe de l’adulte.
Une manière de tester des réponses possibles
Le jeu permet d’expérimenter différentes réactions dans un cadre sans danger :
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alerter un adulte
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ne rien faire
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répondre par l'auto-dérision
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prendre confiance en soi grâce à d'autres activités
On analyse ces réponses ensemble : lesquelles aident réellement ? Lesquelles sont risquées ? Lesquelles renforcent le harcèlement ?
Ce travail collectif forge des repères concrets pour la vie réelle.
Une motivation naturelle
Contrairement à certains outils trop scolaires ou théoriques, un jeu bien conçu :
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capte l’attention
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offre un rythme dynamique
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favorise l’implication spontanée des participant·es
Le sujet reste sérieux, mais la forme ludique permet de soutenir l’attention plus longtemps et de rendre la séance plus mémorable.
Des jeux comme Takattak, Feelings ou No Way, Bully ! sont d'excellents outils pédagogiques.

Le jeu ne remplace pas l’accompagnement, il l’active
Il est important de le rappeler clairement : un jeu ne “règle” pas une situation de harcèlement à lui seul.
En revanche, il peut :
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faciliter la prise de conscience de ce qu’est le harcèlement
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donner un langage commun (« violence répétée », « déséquilibre de pouvoir », « témoins »…)
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aider à identifier les situations problématiques
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encourager les jeunes à parler ensuite en tête-à-tête avec un adulte
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servir de support de travail pour des professionnels (enseignants, éducateurs, psychologues, associations…)
Le jeu devient alors un outil, parmi d’autres, dans une stratégie globale de prévention et de prise en charge.
Comment utiliser le jeu pour briser le silence autour du harcèlement
Pour que le jeu devienne réellement un levier de parole, l’animation de la séance est essentielle. Voici quelques repères fiables, adaptables au cadre (école, association, structure jeunesse, famille).
1. Poser un cadre clair et sécurisant
Avant même de lancer la première carte ou le premier tour, l’adulte peut :
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rappeler que toutes les personnes présentes ont droit au respect
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poser des règles simples : écoute, non-jugement, droit de se taire
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préciser que personne ne doit raconter son histoire personnelle et qu'il est possible de prendre RV avec un adulte hors de ce temps de jeu
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expliquer que l’objectif est de comprendre, réfléchir, chercher des solutions
Ce cadre apaise et permet d’éviter que la séance ne se transforme en règlement de comptes.
2. Laisser le jeu faire son travail… puis ouvrir la discussion
Pendant la partie, on laisse les joueurs :
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lire les situations
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réagir
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débattre
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proposer des pistes
Ensuite vient un temps de débrief guidé, qui est tout aussi important que la partie elle-même. C’est le moment où les jeunes :
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mettent des mots sur ce qu’ils ont ressenti
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identifient les réactions qui aident vraiment
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repèrent les attitudes à éviter
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formulent des idées d’actions possibles dans leur propre contexte
C’est souvent là que les enfants et les jeunes se disent qu'ils peuvent reprendre le contrôle de la situation en cas de harcèlement.
3. Adapter le jeu à l’âge et au niveau de maturité
Pour les plus jeunes, les situations seront plus simples, les règles plus courtes, les temps de jeu plus réduits.
Pour des adolescents, on peut aller plus loin dans :
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la nuance
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la complexité des scénarios
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les dilemmes moraux
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les discussions sur le rôle du groupe et des réseaux sociaux
L’important est que le contenu reste compréhensible et supportable pour les joueurs.
Le rôle spécifique de Topla dans cette démarche
Topla s’est fait connaître pour ses jeux pédagogiques, créatifs et engagés, qui abordent des thèmes comme :
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l’égalité
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la diversité
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le consentement avec le jeu OK not ok ?

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la lutte contre les stéréotypes avec le Mémo Métiers
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la prévention du harcèlement avec No Way, Bully !
Les jeux conçus par Topla sont pensés pour :
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être accessibles et faciles à prendre en main
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proposer des situations concrètes proches de la réalité des enfants et adolescents
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encourager le dialogue entre joueurs
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fournir aux adultes des supports de discussion (règles, livrets de ressources, pistes d’animation)
On peut dire que leur approche repose sur un principe simple : “jouer pour changer le monde”, en utilisant le jeu comme déclencheur de réflexion et de parole.
Conseils pour les enseignants, éducateurs et parents
Que l’on soit professeur, animateur, parent ou professionnel de l’enfance, quelques repères peuvent guider l’utilisation du jeu comme outil de parole sur le harcèlement.
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Choisir un moment adapté : éviter les périodes trop tendues ou trop chargées émotionnellement.
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Prévenir les participants du type de thème abordé, pour qu’ils ne le découvrent pas au dernier moment.
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Rester disponible après la séance : pour le cas où certains jeunes veuillent discuter individuellement
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S’appuyer sur des ressources fiables (numéros d’écoute, référents harcèlement, dispositifs institutionnels, psychothérapeutes et psychologues formés) si une situation concrète remonte.
Le jeu peut alors s’inscrire dans une série d’actions plus larges : séances de sensibilisation, travail en classe, interventions externes, accompagnement individuel.
Conclusion
Le harcèlement scolaire prospère dans le silence, la honte et l’isolement. En faisant du jeu un outil de parole, on offre aux enfants, aux adolescents et aux adultes un moyen concret de mettre des mots, d’analyser des situations, de chercher ensemble des réponses plus justes.
Dans ce cadre, les jeux engagés conçus par Topla prennent tout leur sens : ils ne se contentent pas de divertir, ils ouvrent des espaces de dialogue, d’empathie et de réflexion collective.
Utilisés avec un cadre sécurisé et un accompagnement bienveillant, ils permettent de briser petit à petit le silence autour du harcèlement et de donner des pistes pour se défendre et reprendre le dessus en cas de harcèlement.






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