Jeux pour apprendre à dire non (et à entendre non) : nos recommandations

Apprendre à dire non est une compétence de vie essentielle pour les enfants et les adolescents. Elle permet de poser des limites, de se protéger des pressions et d’exprimer ses besoins. Tout aussi important, entendre et respecter le non de l’autre développe l’empathie et la qualité des relations. Les jeux de société TOPLA offrent un cadre ludique, sécurisant et concret pour travailler ces notions en famille, entre amis ou à l’école.

Pourquoi apprendre à dire non est vital ?

• Affirmation de soi : dire non, c’est reconnaître ses préférences, ses valeurs et ses limites.
• Protection face aux pressions : savoir refuser une demande inadaptée (défi, moquerie, contenu en ligne, consommation).
• Autonomie et responsabilité : choisir pour soi, en conscience, sans se laisser imposer un rythme ou une opinion.
• Relations plus saines : poser un cadre clair évite les malentendus et favorise le respect mutuel.

Le consentement, simplement

Le consentement est un accord libre, éclairé, spécifique, réversible et enthousiaste. Concrètement :

• Libre : sans pression, chantage, insistance ni manipulation.
• Éclairé : la personne comprend ce à quoi elle dit oui ou non.
• Spécifique : un oui pour une chose ne vaut pas pour tout le reste.
• Réversible : on peut changer d’avis à tout moment.
• Enthousiaste : l’accord est clair et positif ; l’absence de non ne vaut jamais un oui.

Apprendre à dire non et apprendre à entendre non vont ensemble : cela construit une culture du respect et de l’écoute.

Les jeux TOPLA pour travailler le “NON” et le consentement

No Taboo — Ouvrir le dialogue et poser des limites

Public : grands ados. Objectif : parler de sujets sensibles (relations, consentement, limites) de manière cadrée et bienveillante.

• Compétences travaillées : expression des limites, vocabulaire du consentement, respect du refus.
• Pourquoi c’est utile : dédramatise les échanges et donne des repères clairs pour dire non et pour l’entendre.
• Conseil d’animation : annoncer que “non” est une réponse toujours valide et valorisée pendant le jeu.

Can YOU? — Développer l’empathie et le respect

Public : préados et ados. Objectif : Le jeu Can you permet de se mettre à la place d’autrui pour comprendre ses besoins et ses limites.

• Compétences travaillées : écoute active, tolérance, acceptation du refus.
• Pourquoi c’est utile : plus l’empathie augmente, plus il est naturel de respecter le non de l’autre.
• Conseil d’animation : après chaque tour, demander “qu’as-tu ressenti quand on t’a dit non ?”.

Double Face — Improviser, refuser, rebondir

Public : dès l’adolescence. Objectif : utiliser l’improvisation et l’humour pour oser dire non et gérer la frustration.

• Compétences travaillées : affirmation de soi, gestion des émotions, créativité.
• Pourquoi c’est utile : l’humour dédramatise le refus et normalise les limites.
• Conseil d’animation : introduire un “carton NON” que tout joueur peut poser à tout moment sans se justifier.

De la Glace aux Pingouins — Argumenter et accepter le refus

Public : préados et ados. Objectif : convaincre avec des arguments tout en acceptant que l’autre puisse dire non.

• Compétences travaillées : argumentation, écoute, persévérance sans insistance.
• Pourquoi c’est utile : montre que le refus n’est pas un échec personnel mais une limite à respecter.
• Conseil d’animation : après un non, demander une reformulation bienveillante : “j’entends ton non, je propose autre chose”.

Comparatif rapide pour bien choisir

Comment choisir le bon jeu selon votre contexte

• Initier en douceur : privilégier Double Face pour normaliser le non dans un cadre léger.
• Travailler l’empathie : Can YOU? aide à comprendre les besoins et limites des autres.
• Explorer l’argumentation : De la Glace aux Pingouins pour apprendre à accepter un refus et reformuler.
• Approfondir le consentement : No Taboo pour poser un cadre, des mots justes et des repères durables.

Bonnes pratiques d’animation autour du “NON”

1. Poser le cadre : droit de dire non à tout moment, sans justification.
2. Introduire un signal clair : un mot ou une carte STOP pour suspendre l’action instantanément.
3. Favoriser la reformulation : après un refus, proposer une alternative sans insister.
4. Débriefer systématiquement : partager les ressentis, identifier ce qui a aidé à dire non ou à l’entendre.
5. Valoriser le respect : féliciter autant un non bien posé qu’un non bien respecté.

Trois mini-séances prêtes à l’emploi

Séance 1 — Poser ses limites

• Objectif : oser dire non sans culpabiliser.
• Support : Double Face.
• Déroulé : tours courts d’impro avec carte NON disponible pour tous ; débrief sur les ressentis.

Séance 2 — Respecter le non de l’autre

• Objectif : écouter, accepter et reformuler après un refus.
• Support : De la Glace aux Pingouins.
• Déroulé : chaque refus entraîne une reformulation positive ; débrief sur ce qui facilite l’acceptation.

Séance 3 — Parler consentement avec des repères clairs

• Objectif : connaître les principes du consentement et trouver les mots justes.
• Support : No Taboo et Can YOU? selon le groupe.
• Déroulé : scénarios guidés, vocabulaire utile, temps de questions-réponses.

FAQ express

Dire non n’est-il pas “malpoli” ?
Non. Dire non avec respect est une forme d’assertivité qui protège et clarifie la relation.

Comment aider un ado qui n’ose pas dire non ?
Proposer des phrases modèles, valoriser chaque essai, utiliser un signal de sécurité pendant les jeux.

Et si un non n’est pas respecté pendant le jeu ?
Arrêter immédiatement, rappeler la règle, puis reprendre en s’assurant que chacun se sent en sécurité.

Conclusion

Dire non et respecter le non, ou aborder des sujets sensibles avec les ados, sont des apprentissages décisifs pour grandir sereinement. Avec des jeux adaptés et un cadre clair, les adolescents acquièrent des repères concrets, un vocabulaire précis et la confiance nécessaire pour poser leurs limites tout en respectant celles des autres. Les références TOPLA présentées ci-dessus offrent des approches complémentaires pour s’entraîner, réfléchir et progresser, pas à pas.