auteur : Frédéric Ballner, CEO TOPLA
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Souvent, c'est la direction de l'école qui sonne l'alarme. Il est alors essentiel de dépasser nos premières émotions - colère, déni ou honte - pour aborder la situation avec sang froid.
👣 Premiers pas :
Ne réagissez pas à chaud, évitez les confrontations immédiates et les accusations directes envers votre enfant.
Ne minimisez pas le problème en le réduisant à de simples disputes.
Ne contactez pas sur-le-champ la famille de l'enfant harcelé.
Alors que faire ?
❓ Comprendre pour mieux agir :
Identifiez les racines du comportement agressif de votre enfant. Il peut y avoir plusieurs raisons, en voici quelques-unes :
-Votre enfant est en colère, triste, en souffrance. Il ne sait pas comment exprimer ses émotions et cela se traduit par un comportement violent.
-Le contexte familial peut jouer bien sûr en cas de fortes tensions à la maison.
-Votre enfant cherche à se sentir appartenir à un collectif et le harcèlement lui donne le sentiment qu’il est populaire et fait partie d’un groupe.
-Votre enfant a été lui-même harcelé dans le passé.
👿 Parler sans diaboliser :
Posez des questions ouvertes pour encourager votre enfant à partager ses expériences et ses observations :
-Est-ce qu’il a été témoin de harcèlement ?
-Comment ça se passe à la récré ou à la sortie ?
-Est-ce qu’il a peur de certains enfants ?
-Est-ce qu’il fait partie d’un groupe ou est-ce qu’il aimerait bien ?
-Est-ce que celui lui arrive de dire des insultes ?
etc…
L’objectif est d’avoir des informations et d'amener progressivement votre enfant à réfléchir sur ses émotions et à développer son empathie envers les autres.
A son avis, qu’est-ce qu’un enfant harcelé ressent ? Est-ce qu’il aimerait qu’on lui dise des insultes ?
⚖ Rappeler la loi :
Expliquez à votre enfant que le harcèlement est puni par la loi car c’est interdit et que c’est grave. Il peut être exclu définitivement de l’école et la police pourra être informée et prendre des sanctions. Vous pouvez également aborder les conséquences pour l’enfant harcelé (il se sent très triste, angoissé, il a mal au ventre…)
🆘 Demander de l’aide :
Le 30 18 est un numéro gratuit pour les victimes, qui peut aussi conseiller les parents d’enfants harceleurs.
Des associations spécialisées sont aussi là pour aider comme "Parle je t’écoute!" "Marion, la main tendue", "Hugo!" et bien d’autres encore.
Vous pouvez aussi demander à votre établissement le nom d’un psychologue scolaire.
hashtag harcèlement hashtag BriserLeSilence hashtag EnsembleContreLeHarcèlement hashtag Sexploration hashtag Topla hashtag Inclusion hashtag Inclusivité
auteur : Frédéric Ballner, CEO TOPLA
]]>auteur : Frédric Ballner, CEO TOPLA
]]>Depuis 2020, TOPLA a entrepris une véritable transformation et a repensé son approche.
Un des piliers qui définit désormais la marque, c'est l'éco-responsabilité.
Notre engagement envers la planète est plus fort que jamais. Nous adoptons des pratiques durables pour réduire notre empreinte écologique.
Nos jeux sont conçus et développés en France et nous sommes membres du collège des Créateurs de l'ACFJF (Association des Créateurs et Fabricants de Jouets Français).
Nos jeux sont fabriqués en Communauté Economique Européenne dans le respect des normes écologiques les plus strictes concernant à la fois l'approvisionnement éthique et reponsable des matières premières et les processus de production. Ils bénéficient à ce titre du label Eco-Friendly.
Nous voulons aussi que nos jeux soient fabriqués dans des pays et des environnements respectueux des droits de l'homme.
Nos jeux sont labellisés FSC (Forest Stewardship Council). Ce label assure que le produit à base de bois utilisé, tel que le papier ou le carton, est issu de forêts gérées de manière durable.
Nos jeux privilégient les matières résistantes comme le carton linen pour une meilleure durabilité et un rendu plus qualitatif.
Pour résumer, nous fabriquons des jeux mais pas n'importe comment !
Et c'est aussi grâce à vous qui achetez nos jeux.
]]>Tous Pour Un est un collectif de marques du secteur de l'enfance, créé par le Père Noël en 2022. Notre volonté commune : éveiller les enfants au monde qui les entoure, tout en proposant une autre vision de la consommation aux familles, particulièrement en cette période de Noël.
Nous avons pris cette mission très au sérieux, car il y a encore beaucoup à faire. Plus de 85% des jeux et jouets vendus en France chaque année sont fabriqués à l’étranger, souvent avec des matériaux non responsables et parfois dans des conditions déplorables. Beaucoup trop de ces jouets qui font rêver les enfants font aussi cauchemarder la planète.
Comme dirait le Père Noël, "Du 'fait maison', nous sommes passés au 'fabriqué quelque part'. Des cadeaux qui se transmettent d’une génération à l’autre, nous sommes arrivés à du jetable."
Aujourd’hui, face à l’urgence climatique et aux dérèglements économiques, nous avons le sentiment que notre rôle est plus important que jamais. Les jeux et jouets que nous fabriquons et imaginons, les solutions que nous proposons sont autant de points qui rassemblent et nous ressemblent.
Nous nous engageons donc à produire moins mais mieux, de façon la plus transparente possible, des produits durables et de qualité !
Lisez la tribune de Tous Pour Un pour en savoir plus. Elle explique les raisons de notre engagement pour repenser la consommation des jeux et jouets en France.
Alors Tous Pour Un Noël Qui A Du Sens !
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D’où tirez-vous votre inspiration quotidienne dans votre travail ?
Comme je fais surtout des BD sur la vie de famille, évidemment l’inspiration vient de mes enfants ! Et avec 6 enfants, on n'est jamais en panne d’inspiration. À chaque fois que je vois une anecdote qui pourrait être rigolote, je la note sur un petit carnet ou sur mon téléphone, ensuite quand je travaille, je relis tout ça, je vois si c’est toujours drôle après coup et comment je pourrais le mettre en dessin. Tous ces dessins sont aussi une belle manière pour moi de garder tous nos souvenirs de vie de famille. Je n’étais pas très douée pour faire des photos, mais j’ai toujours aimé dessiner. Quand j’étais enfant, je tenais des petits carnets où je faisais des petits gribouillis pour noter ce qui se passait dans ma vie. J’ai simplement continué dans ma vie d’adulte et voilà ce que cela donne aujourd'hui !
Comment votre famille réagit-elle à votre travail, à vos dessins ?
Les enfants aiment beaucoup se voir dans les dessins, ils relisent souvent mes BD et ça leur rappelle aussi des souvenirs ! Maintenant que les plus grands sont en âge de comprendre, parfois, ils me regardent pendant que je travaille, et ils me font de petits commentaires : “untel ne ressemble pas à ça”, “moi, j’ai les cheveux plus longs”, “tu devrais me faire comme ça”... Chacun vient avec son petit commentaire. J’essaie de leur expliquer que ce n’est pas du dessin réaliste, que l’important c’est qu’on identifie bien chaque personnage. Parce que mes enfants voudraient que je les dessine vraiment exactement comme ils sont, mais cela reste du dessin, de la BD !
Parfois, je m’installe dans le salon pour dessiner, et cela les pousse à faire pareil. Ils vont sortir des feuilles, des feutres… Je les ai déjà laissés tester ma tablette, ils adorent ça, ils me demandent souvent s'ils peuvent réessayer.
Lorsque vous viviez en Angleterre, vous aviez fait le choix de faire l’école à la maison. Qu’est ce qui vous a poussé à faire ce choix, et comment l’avez-vous mis en place avec les enfants ?
J’ai fait des études pour être enseignante, et dans mon parcours d’éducation, il y avait des stages à faire en école primaire et j’ai adoré ! Mais j'étais un peu frustrée par certains aspects, comme le fait qu’il faille évaluer tout le monde de la même manière. Et c’était très académique, il fallait que l’enfant sache lire à tel âge, avoir telles notions de maths à tel âge. Je trouvais qu’on laissait un peu de côté d’autres types d’intelligences, parce que tous les enfants ne sont pas forcément passionnés d’office par les maths, les langues ou la science. En Angleterre, où nous vivions à l’époque, faire l’apprentissage à la maison était plus répandu qu’en France, et on a rencontré des familles qui avaient fait ce choix. Et c’est vrai qu’en discutant avec elles, et notamment avec des enfants devenus adultes qui n’étaient jamais allés à l’école, on s’est rendu compte que ça ouvrait la porte à plein d’autres possibilités. L’école à la maison permet aussi d’apprendre la cuisine, la musique, le théâtre, plein de choses qui ne sont pas autant valorisées à l’école que les matières classiques. Donc on a voulu essayer, mais on a toujours laissé la porte ouverte. Nous étions d’accord pour dire que si pour une raison ou une autre, ça ne marchait pas, ou s’ils avaient envie d’aller à l’école, on les laisserait bien sûr libres de faire ce choix. Et c’est ce qui s’est passé quand nous sommes rentrés en France ! Nous vivons dans une région où nous avons des amis, dont les enfants s’entendent très bien avec les nôtres. Et ils vont à l’école. Et forcément, l’attrait de voir ces amis tous les jours à l’école a vite pris le dessus. Et pour nous, ça n’était pas un souci, car ça n’a jamais été une “prison” de faire l’école à la maison, on a toujours souhaité qu’ils aient le choix, donc on les a inscrits. Et ça se passe super bien ! Leur niveau scolaire était bon, ils n’ont pas du tout de retard, et ils se sont super bien intégrés à leur classe, ils sont contents.
Comment vous organisiez-vous pour l’apprentissage à la maison ?
Nous ne suivions pas un programme à la lettre, c'est-à-dire qu’on ne faisait pas des maths à 9h et du français à 10h. Pour les plus grands, nous avions une sélection de cahiers d’activités à la maison, et on laissait un peu les enfants choisir ce qu’ils voulaient étudier chaque jour. Pour les plus petits, j'ai appris durant mes études que de 0 à 5 ans, les enfants apprennent majoritairement par le jeu donc je n’ai jamais imposé quoi que ce soit pour les maternelles. S’ils voulaient faire quelque chose, on le faisait avec eux. Je n’ai jamais souhaité être la maîtresse de mes enfants, j’ai toujours préféré être la “maman” de mes enfants. J’aime partager des choses avec eux, les laisser apprendre par le jeu et la découverte du monde. On faisait beaucoup de sorties et d’activités en famille. Au premier coup d'œil, cela pouvait paraître peu pédagogique, ou en tout cas peu scolaire, mais en réalité, on apprend énormément de choses au travers d’activités comme la cuisine, des balades dans la nature ou en ville. Nous faisions de ces sorties des moments d’apprentissage, mais les enfants n’ont jamais eu l’impression que le but de ces sorties, c’était d’apprendre. Cela se faisait vraiment naturellement.
Une autre manière de nous organiser, c’était de travailler autour d’un thème. Pendant une ou deux semaines, les enfants se focalisaient sur un sujet, et nous faisions des activités en fonction de ce thème. Par exemple, le Moyen Âge et les chevaliers. Mes plus grands, les garçons, ont eu une période où ils étaient à fond sur les chevaliers, et pour qu’ils puissent en apprendre le plus possible, on est allés à la bibliothèque emprunter des livres sur les chevaliers et le Moyen Âge, on a orienté nos activités manuelles sur ce thème, on les a emmenés visiter des châteaux… On suit de près ce qui passionne nos enfants, on réfléchit et on organise les activités en fonction de ce qui les anime.
Est ce que vous pourriez nous donner des exemples d’activités à faire en famille ?
Notre famille adore faire du Géocaching. Ça existe partout dans le monde et c’est gratuit, il suffit juste de télécharger l’application. On a des coordonnées GPS, et on part à la recherche d’une cachette, d’un petit trésor, souvent c’est un carnet dans lequel on écrit nos prénoms pour montrer qu’on a réussi à trouver la cachette, parfois il y a un petit objet, qu’on peut échanger contre un autre petit trésor. Il ne faut surtout pas oublier de partir en quête sans un petit trésor à échanger et un stylo pour signer le carnet, sinon, c’est le drame ! Les enfants adorent cette activité, et nous aussi ! On découvre de nouveaux endroits autour de chez nous, on fait de magnifiques balades, on marche, on court, on fait du sport, on apprend à lire une carte et des notions de géographie ! Quand on visite une nouvelle ville, je vais à l’office de tourisme pour voir s’il y a des chasses au trésor en ville. Ça permet de découvrir les lieux différemment, d’en apprendre plus sur l’histoire de la ville et cela entraîne tout le monde, cela fait de jolis souvenirs.
En parlant de géographie, nous avons un globe à la maison que nous utilisons régulièrement en famille. On va demander aux enfants : “Trouve-moi tel pays, ou alors, montre-moi où est l’Europe, montre-moi un pays qui fait partie de l’Europe…” On essaie de ne pas leur donner la réponse tout de suite, et de voir s'ils peuvent se critiquer entre eux, s’entraider, parce que les enfants apprennent aussi énormément en enseignant aux autres, en répétant et en montrant ce qu’ils ont eux-mêmes appris. Il paraît d'ailleurs que c’est la meilleure façon d’apprendre ! Ça ne ressemble pas du tout à un cours de géographie à l’école, et pourtant, ils apprennent plein de choses sur le monde grâce à ce jeu familial.
On adore jouer ensemble à des jeux de société. Évidemment, quand ils étaient tous petits, on prenait un peu sur nous parce que les jeux pour les 2-4 ans, c’est moins stimulant pour les adultes ! Mais on avait envie que les enfants aiment jouer, pour qu’on puisse jouer ensemble plus tard, et maintenant qu’ils ont tous grandi, c’est génial ! On s’éclate, on se fait des après-midis jeux de société. Il y a tellement de super jeux de nos jours, beaucoup de gens ont en tête le Monopoly, les petits chevaux, les jeux classiques comme ça, mais en fait, il y a une offre folle aujourd’hui, et il y en a énormément qui ont beaucoup de valeur pédagogique !
Pour les activités manuelles, je regarde souvent sur Internet. Je cherche des activités en fonction de leur âge, ou alors je regarde ce que nous avons comme matériaux et par exemple, s’il nous reste des pompons et des chenilles, et je cherche ce qu'on peut faire avec des pompons et des chenilles. Je m’inspire aussi de ce que font les autres parents, par exemple sur Instagram, j’enregistre pas mal de posts et j’y reviens lorsque je suis en panne d’inspiration.
Comment adaptez-vous les activités pour le niveau de chaque enfant ?
On commence à avoir un grand écart d’âge car le plus grand a 9 ans. De temps en temps, on les sépare en petits groupes, on va faire une activité pour les grands, et une autre activité qui pour les petits. On a de la chance, nos grands font souvent l’effort de faire des activités avec les plus petits, parce qu’ils savent qu’après, ça va être leur tour et qu’on essaye toujours de trouver un équilibre et de faire une autre activité qui correspond mieux à leur âge.
On se retrouve quand même souvent en famille autour d’activités qui plaisent à tout le monde, et notamment la cuisine ! On a des super livres de cuisine dans lesquels les recettes ne sont pas écrites, tout est en images, pour que tout le monde puisse suivre la recette. Les grands aident les petits et ils se sentent fiers d’aider. Si la plus petite a besoin d’aide, ils sont là, et ils sont fiers de dire qu’ils l’ont fait ensemble !
Les grands aiment beaucoup aider les petits, en tout cas chez moi c’est comme ça. Ils ne sont pas parfaits, attention ! Il y a des disputes, comme dans toutes les fratries. C’est ça la famille !
Vous pouvez retrouver Héloïse Weiner sur Instagram : @byheloiseweiner
Et toutes ces aventures sur son blog : https://heloweiner.wixsite.com/website/blog
]]>Vous êtes professeure des écoles depuis 17 ans. Quels sont les nouveaux enjeux que vous voyez émerger ?
Un des nouveaux enjeux qui me tient à cœur est l’égalité fille-garçon. Depuis que je suis enseignante, je fais très attention à ce que cela soit respecté dans ma classe. En Éducation Morale et Civique, on apprend aux enfants à respecter les règles liées à la classe et on a des grands thèmes qui y sont proposés. Il y a par exemple les règles liées à la citoyenneté, à la République, à la France, le développement durable et il y a aussi une partie égalité fille-garçon, et respect des différences non seulement raciales mais aussi physiques (les différents handicaps, la surdité, etc…). Il existe un compte Twitter qui s’appelle @EMCpartageons*, qui propose des idées de programme et des exemples de cours chaque année aux enseignants qui s’inscrivent chez eux, cela peut donner des pistes pour les professeurs.
Plus généralement, quels sont les outils que vous utilisez pour aborder ces sujets ?
J’utilise beaucoup la BD, notamment avec les livres “Max et Lili” qui me permettent d’aborder beaucoup de thèmes du “vivre ensemble”, mais aussi des Astérix, ou des Tintin avec le capitaine Haddock pour aborder le sujet de la politesse ou du respect. J’utilise cette entrée soit en BD, soit en lecture d’images pour ensuite ouvrir un débat oral où on fait parler les enfants, on échange les points de vue et on fait ressortir un consensus de groupe.
J’ai aussi beaucoup d’affiches sur des femmes, des scientifiques qui ont marqué l’histoire. Katherine Johnson qui a calculé l’orbite d'Apollo 11, j’ai son affiche dans la classe et on va étudier un livre sur sa vie cette année. Il a fallu qu’elle se batte non seulement contre les stéréotypes de couleur de peau, le fait qu’elle soit une femme ET mathématicienne ET brillante… J’ai plusieurs affiches, comme cela, pour inspirer mes élèves et leur apprendre des histoires qu’ils connaissent moins.
Plus concrètement, parlons d’égalité fille-garçon. Comment abordez-vous ce sujet ?
C’est un travail quotidien, tant dans les cours que je dispense que dans tous les aspects de la vie en classe. Il faut vivre ces notions au quotidien, que les enfants sentent une cohérence entre notre discours et nos actes au quotidien dans la vie de classe.
J’ai pris le temps de lire beaucoup de choses sur le sujet parce que je voulais me positionner de manière neutre, sans favoriser ni les filles, ni les garçons. Le but ce n’est pas de rabaisser les garçons évidemment en disant “Ce sont les filles qui ont le pouvoir”. Il faut que l’on arrive à trouver un équilibre, et moi en tant que femme, j’avais un peu peur de favoriser inconsciemment les filles. J’ai lu sur le sujet, j’ai vu que même les professeurs des écoles avaient des biais d’attitude en fonction des matières, comme interroger plus souvent les garçons en géométrie, ou les filles en littérature. Parce que les idées préconçues sont encore très présentes dans l’inconscient collectif comme par exemple, que les filles sont moins bonnes en maths. Ce sont des choses qui sont encore trop répandues et contre lesquelles je voulais lutter. Dans la vie de tous les jours, je fais donc très attention, par exemple, à faire passer les filles autant que les garçons au tableau. J’alterne, un coup un garçon, un coup une fille. Les enfants l’ont remarqué assez vite. Il y a quelque temps, un garçon m’a dit “Maîtresse, mais dans ta classe, on passe souvent au tableau, et dans n’importe quelle matière.” J’étais contente que ce soit un garçon qui le remarque, parce que je me dis que s’ils se mettent à le remarquer, c’est que cela a dû changer quelque chose probablement pour eux. Il faut donc presque s’imposer une règle générale, pour qu’elle prenne le dessus et qu’on arrête avec nos stéréotypes ou des réflexes inconscients.
Autre exemple, j’ai un système de planning pour s’inscrire à des jeux, et vraiment, tout le monde peut jouer à tout. Donc j’ai des garçons qui s'inscrivent à la corde à sauter par exemple. Au départ, ils m’ont demandé s’ils avaient vraiment le droit de s’inscrire (la possibilité leur paraissait presque incongrue). Il a fallu que je confirme et que nous parlions de grands sportifs masculins qui font des entrainements de corde à sauter (les boxeurs par exemple) pour qu’ils acquiescent et se rendent compte en effet que c’était leur première impression qui était fausse.
On fait aussi des petits débats sur les métiers. Récemment, nous avons parlé des chefs cuisiniers qui étaient excellents et du fait qu’il y a beaucoup d’hommes chefs cuisiniers, donc ce n’est pas forcément à la femme de faire à manger. J’aime aussi apporter du matériel, des objets qui sont un peu “genrés” : une perceuse, une machine à coudre. Les filles me disent systématiquement “A la maison, c’est papa qui fait ça” quand elles voient la perceuse. Je leur dis que dans ma classe, ce sont elles qui vont apprendre à l’utiliser. Elles ne me croient pas au début. Mais je leur explique que c’est important d’apprendre à se débrouiller seules. J’ai des réactions similaires avec les garçons et les machines à coudre. Pourtant, les grands couturiers ont bien appris à se servir d’une machine un jour ! Ils sse régalent et sont très fiers, ils comparent la pédale à une pédale de voiture de course !
Ces débats, ce planning sportif, ces outils, ce sont de petits actes qui permettent de faire évoluer petit à petit les choses et les rendre évidentes pour les enfants.
Et dans le contexte des cours d’EMC, qu’est-ce que vous faites sur le sujet de l’égalité fille-garçon ?
J’ai un TBI (Tableau Blanc Interactif) avec un petit jeu sur l’égalité fille-garçon. Les enfants viennent mettre dans des cercles ce qu’ils pensent être réservés pour les filles ou pour les garçons et ce qu’ils pensent que les deux sexes peuvent faire. En fait, tout peut être fait par les deux sexes ! Très vite, certains disent “mais non, pourquoi tu as mis ça dans ce cercle…”. Ils entament d’eux-même le débat. Je leur explique qu’en réalité, tout le monde peut faire ce qu’il veut, du moment qu’il ne dérange pas les autres. C’est pareil pour les filles et les garçons : du moment qu’on ne dérange personne, on a le droit de se mettre aux sports de combat, aux sports extrêmes etc, si on est une fille, on a le droit de tout faire. Et les garçons pareils : on peut danser, on peut sauter à la corde…
Pour les religions, c’est pareil, on en discute aussi. Je pense que de l’ignorance naît la peur et de la peur naît la haine. Mon but, c’est de déconstruire les stéréotypes, de leur apprendre des choses, d’éveiller leur curiosité. Le but est de bien leur faire comprendre que tant qu’on ne dérange pas les libertés des autres, on est libres de faire ce qu’on veut. Les notions de respect, de consentement, sont très importantes dans ma classe.
Je vous donne un exemple : le sujet du consentement. J’ai été poussée à aborder cette notion suite à un comportement qui m’a profondément marquée dans ma classe. Un jour, j’ai entendu un élève crier dans ma classe. Je lui ai demandé pourquoi il avait crié, et il m’a répondu qu’il s’était blessé avec sa chaise. Je lui ai demandé de me montrer, et il avait comme une bande de peau, tout autour du poignet, qui était très rouge. Les enfants “jouent” parfois à ce qu’ils appellent la “brûlure indienne”, ils frictionnent une bande de peau dans des sens opposés jusqu’à ce que la victime ait mal et crie. Je n’ai pas cru un instant qu’il s’était fait ça avec une chaise, et lui ai demandé qui lui avait fait ça. Il a fini par me donner le nom de l’élève qui l’avait blessé. J’ai donc demandé à cet élève pourquoi il avait fait ça. Et il m’a répondu : “Il ne m’a pas dit non.”
“Il ne m’a pas dit non”. Cette phrase est restée avec moi jusqu’au soir, et j’ai décidé que même s’ils étaient jeunes, il fallait que je leur parle de consentement. J’ai donc préparé un cours sur le sujet, en m’inspirant d’une vidéo, le consentement expliqué avec une tasse de thé. Je ne pouvais pas leur montrer cette vidéo qui est clairement pour une audience plus adulte, mais je m’en suis inspirée pour leur expliquer que parfois, on peut ne pas dire non, mais ça ne veut pas pour autant dire oui. On peut avoir peur, peur d’être rejeté par exemple. J’ai aussi utilisé comme support une vidéo avec des dessins d’Elise Gravel, qui mettent en scène des situations où les enfants ont le droit de dire non. Sans aborder les sujets qui tournent autour de la sexualité trop directement. Nous avons regardé cette vidéo, je leur ai parlé du consentement, on a ouvert le débat en parlant d’autres situations, d’autres exemples. Voilà comment j’aborde les sujets importants lors des cours d’EMC. Ils peuvent tout comprendre, si les mots sont choisis et à leur portée.
On trouve aussi l’éducation à la sexualité au programme de l’EMC. Comment l’abordez-vous ?
En CM2, on parle surtout de reproduction humaine. On aborde plutôt les aspects “techniques”. Je leur montre des vidéos, validées par l’éducation nationale. Encore une fois, dans ma classe, c’est le respect qui prime, et je veux rester respectueuse des croyances, des traditions des familles qui me confient leurs enfants. On parle de puberté, de premiers émois, mais ça reste axé sur la technique de reproduction. On parle donc des règles et de ce qu’elles représentent et j’en profite pour reparler de respect. Dire que, quand ils seront au collège, s’ils ont une copine qui a ses règles, il faut éviter de se moquer, de critiquer, mais plutôt aider et soutenir. J’explique, avec des mots qui sont accessibles pour eux, puisqu’ils sont en CM2, que les règles en fait c’est le nid du bébé qui est évacué, qu’il devait y avoir un bébé dans l’utérus, que ce sang devait faire un nid douillet pour le bébé, et vu qu’il n’y a pas de bébé, le nid est évacué… On n’a pas à se moquer, on vient tous d’un nid comme celui-là. Ce sont vraiment ces mots-là que je leur dis, en CM2, ils sont très réceptifs.
Je ne sais pas ce que cela devient quand ils sont adolescents, s’ils se rappellent encore de mes mots, mais je me dis que s’il y en a un ou quelques-uns dans le lot qui restent sympas, gentils et compatissants, ce sera déjà ça de gagné.
Quel est le point le plus important, selon vous, à aborder avec ce public, tout en respectant l’âge qu’ils ont ?
Je les sensibilise beaucoup aux dangers d’Internet. Internet, c’est formidable, mais ça présente aussi des dangers, des risques de croiser des personnes malveillantes et des comportements dangereux quand on utilise mal les réseaux sociaux.
Je fais venir un gendarme dans ma classe pour leur parler des dangers d’Internet. Il était à la brigade pédo-criminelle, donc non seulement il connaît bien son sujet, mais il sait parler aux enfants. On le fait venir une heure dans nos classes, les enfants peuvent poser des questions de manière anonyme, on les rassemble dans une boîte, et il arrive que des sujets choquants ressortent, grâce à l’anonymat. Parce que même s’ils ne sont pas censés être sur Instagram (NDLR, l’âge minimum pour Instagram est de 13 ans), ni Facebook, ni Tik-Tok, ni Snapchat, ils y sont quand même. Les parents les inscrivent sans savoir trop ce qui s’y passe. On leur parle des dangers, par exemple, d’envoyer des photos de soi aux autres. Du fait qu’on ne peut pas contrôler ce qui va arriver avec cette photo. Encore une fois, on adapte le langage à leur âge. On leur dit qu’on n’envoie pas une photo de soi en maillot de bain à la plage par exemple, parce que cette photo, on ne peut pas savoir ce que les autres vont en faire. Je leur dis : “Imaginez que vous vous disputiez avec un copain et qu’il vous dessine une moustache, vous ajoute un chapeau ridicule et partage cette photo avec d’autres gens”. J’essaye de les préparer, de faire de la prévention. Il y a eu des enfants qui se sont suicidés après avoir vu leurs photos partout sur les réseaux sociaux, souvent des filles, qui avaient envoyé leurs photos à leurs petits copains, elles se sont senties fautives. Je leur explique qu’en réalité, c’est puni par la loi de faire ça et que ce sont ceux qui publient sans autorisation qui sont fautifs. Mon devoir, c’est aussi de former les citoyens d’Internet de demain, et encore une fois, si je peux influencer ne serait-ce qu’une seule personne à mieux agir dans le futur, j’aurai participé à cette mission.
C’est une génération qui est née avec les réseaux sociaux, mais qui ne sait pas les utiliser. Les parents, et moi-même d’ailleurs, nous sommes à peu près de la même génération, et on a appris à utiliser les réseaux sociaux peu à peu. Mais eux, ça fait partie de leur vie, c’est naturel, et ils n’en réalisent pas du tout les dangers.
Sur les sujets d’EMC, impliquez-vous les parents dans votre travail ?
Cette année, nous avons lancé une nouvelle initiative. Notre “intervenant internet” est un ancien gendarme et nous a rappelé que ça ne sert à rien d’éduquer les enfants, si on n’explique pas aussi certaines choses aux parents. Donc nous avons mis en place un chat en ligne et nous proposerons un débat le soir après que les enfants soient couchés. Les parents envoient les questions à l’intervenant, qui y répond en direct.
On leur parle de filtre parental, et on leur donne des exemples de navigation, comment les enfants, en regardant des photos parfaitement innocentes, peuvent tomber sur des horreurs par le biais des hashtags par exemple.
Je raconte souvent des histoires aux parents, en réunion avec eux, pour leur faire comprendre tout ça. Ils sont horrifiés et ils veulent tout interdire. Mais je ne crois pas non plus en cette méthode. Plus on interdit, plus les enfants veulent braver l’interdit. Je pense qu’il vaut mieux éduquer, faire comprendre les choses. C’est là où, en tant qu’éducateurs, nous avons notre pierre à apporter à l’édifice.
J’utilise beaucoup Twitter, je suis très active sur ce réseau. Il y a un certain nombre de classes sur Twitter, qui par exemple font des parties d’échec d’un bout à l’autre de la France ! Les réseaux, ça ouvre des possibilités, on y trouve de l’inspiration. Je lis beaucoup d’articles. C’est vraiment un bouillon de culture. On prend les idées des uns et des autres entre professeurs des écoles et je partage aussi mes idées avec d’autres. Même si ce n’est pas forcément révolutionnaire, j’ai souvent des retours “Ah mais oui c’est super, on va faire ça.” Cela crée de l’entraide. Donc, initier les jeunes enfants à être prudents et utiliser les réseaux sociaux en toute sécurité, c’est important, plutôt que de les priver des opportunités qu’ils offrent.
Comment conseillez-vous de sensibiliser les enfants à l'écologie, sans que ce soit traumatisant ?
J’ai écrit un billet de blog à ce sujet, en me posant la question suivante : comment nous, les enseignants, peut-on participer à protéger la planète ? J’ai eu, et trouvé, plein d’idées que je répercute avec mes élèves, comme par exemple sur l’utilisation du plastique, comment en utiliser moins ou utiliser du plastique biodégradable. Pour moi, le message c’est plutôt “quelle attitude citoyenne je dois adopter dans ma classe ou ma vie de tous les jours, pour essayer de faire du bien à la planète” ? J’évite de tomber dans le discours catastrophe. On change certains outils, on passe du plastique au carton recyclé, on achète des feutres plus durables etc… Ce sont de petits gestes, mais qui mis bout à bout, font la différence… J’essaye d’éviter de tomber dans un discours anxiogène ou culpabilisateur, et plutôt de parler de gestes citoyens.
*EMC Partageons est une association qui a pour objet de développer la formation du citoyen à l’école, dans le cadre du parcours citoyen de l’élève et plus spécifiquement des programmes d’Enseignement Moral et Civique, en prenant en compte l’évolution des directives ministérielles, par des séquences et séances préparées de manière collaborative et par un accompagnement à distance des enseignants. Elle vise également la promotion d’une école inclusive, par la conception d’outils et de supports spécifiques, accessibles au plus grand nombre d’élèves.
]]>Qu’est-ce qu’une classe flexible ? Quels en sont les intérêts ?
J’ai découvert ce concept en Outre-Atlantique, aux États-Unis et au Québec. À la base, la classe flexible permet de répondre au besoin qu’ont les enfants de bouger et de décharger leur énergie, tout en instaurant une pédagogie : le but, c’est que l’enfant continue d’apprendre en se dépensant. C’est pour cela qu’aménager sa classe, rendre sa classe un peu insolite, c’est attrayant pour les enfants et ça apporte un effet de bien-être immédiat. Par exemple, être en chaussettes et pouvoir s’asseoir dans un canapé ou sur un ballon a un effet direct, cela augmente l’envie d’apprendre car c’est plaisant pour eux de venir à l’école. De même du côté pédagogique, le fait de travailler en groupe, avec ses camarades, est plus ludique et efficace. On peut le voir quand un enfant à des difficultés à comprendre quelque chose, c’est le camarade qui va expliquer et tous les deux communiquent dans un langage différent de celui d’un adulte. L’élève comprend beaucoup plus facilement avec ses pairs. C’est comme une alchimie entre les enfants où chacun va pouvoir amener ses compétences, son point de vue, au service du travail commun.
Comment peut-on mettre en place une classe flexible ?
Dans un premier temps, il faut changer sa pratique. C’est-à-dire que si on a un enseignement plutôt classique, où tout le monde fait la même chose en même temps, il faut déjà commencer par cela. On peut démarrer en faisant du travail en groupe, avec une moitié de la classe qui travaille en autonomie et en groupe, et l’autre moitié de la classe qui travaille avec l’enseignant sur quelque chose de plus guidé et structuré. Les élèves vont peu à peu s’habituer au travail en groupe. Et cette méthode va entraîner naturellement une réorganisation de l’espace, pour que ces élèves puissent discuter entre eux. Pour optimiser au mieux les aménagements, l’enseignant doit se poser plusieurs questions :
En répondant à ces questions, je fais un plan. Je regarde les mètres carrés dont je dispose pour faire cet aménagement. C’est à cette étape que je me suis rendue compte que beaucoup de place était consacrée à mon espace de prof, comme le bureau et des armoires que les enfants ne peuvent pas utiliser. J’ai donc retiré mon bureau qui prenait beaucoup d’espace et j’ai pris quelque chose de plus petit. Plus on a d’élèves, plus il faut optimiser.
Quels types d’assises sont innovantes pour une classe flexible et quels en sont les intérêts ?
Au début je n’avais pas de budget, donc tout simplement, j’ai utilisé le sol. Les enfants adorent ça. J’ai proposé aux parents que chaque enfant ramène un coussin de la maison. J’aime aussi les tabourets oscillants car ils permettent de bouger. On fait naturellement des mouvements de bassin et ça canalise l’énergie. J’aime bien aussi les tabourets ZTOOL qui sont des sièges-tables. Ce type de tabouret est très pratique car il peut s’utiliser partout. Les ballons de gym sont un peu similaires. Vous pouvez vous asseoir tout en bougeant un peu. Des poufs, des marche-pieds, un fauteuil, tout ce qui permet d’être assis autrement sera parfait.
Depuis combien de temps pratiquez-vous la classe flexible ? Quelles sont vos conclusions ?
Cela fait maintenant 4 ans que je fais de la classe flexible et j’y trouve beaucoup d’avantages. Il y a une sensation de confiance et de bien-être, on laisse le droit à l'enfant de bouger, de se déplacer, de s’installer confortablement, de s’allonger et je pense que c’est un vrai moteur pour l’atmosphère de la classe en général. Ce sont de bonnes conditions pour apprendre. Mais il y a aussi un gros développement de l’autonomie et du travail de groupe et cela passe par la discussion, je trouve que les élèves sont meilleurs. On cherche et on écrit sur l’ardoise. Il y a beaucoup de temps consacré à l'expression, à la verbalisation, et ça c’est une belle plus-value aussi de la classe flexible. Je ne me suis pas rendue compte de cette évolution tout de suite. Ce sont des personnes de l'extérieur qui l’ont remarqué. Ils m’ont dit que mes élèves étaient très à l’aise à l’oral.
Quelles autres innovations mettez-vous en place dans votre classe ?
Mon grand projet c’est le “FabLab”. C’est un lieu de fabrication assistée numériquement, avec impression 3D, découpe laser, programmation etc. L’idée c’est de définir ce qu’on a envie de fabriquer et comment on va le faire de A à Z. Dans mon école, j’ai la chance d’avoir deux imprimantes 3D, une découpeuse numérique, une machine à coudre, des cartes de programmation, une perceuse à colonnes, etc. Avec les enfants, on va construire des projets grâce à ces technologies. En ce moment, on est en train de programmer un petit moteur qui va animer le bras d’un astronaute. Une fois que les enfants seront à l’aise avec ce type de programmation, ils choisiront eux-mêmes le prochain projet. Par exemple, j’ai des élèves qui préfèrent coudre un sac et ça implique de savoir faire un patron, d’utiliser des maths, de faire des découpages, de la couture. On teste ce qui fonctionne et ce qui ne fonctionne pas. C’est une démarche technologique, scientifique et expérimentale. On fait appel à toutes les compétences. Ce sont les enfants qui sont maîtres de leurs projets et doivent choisir eux-mêmes comment s'y prendre.
En plus de ça, je teste aussi des jeux en classe. Il y a un jeu de programmation que j’utilise et qui permet aux élèves d'être autonomes sur cette partie. J’ai profité de la coding week pour lancer ce projet de codage. J’utilise aussi Twitter et je suis des hashtags comme #codeweek ou #fablab qui permet de trouver d’autres idées et de voir ce que font les autres classes et c'est une bonne source d'échanges et d'idées.
Retrouvez prochainement sur notre blog un article consacré plus en détail au FabLab !
]]>Quelles sont les erreurs fréquentes que vous voyez en termes de pédagogie, empêchant les élèves de progresser efficacement ?
Thomas Rodrigues : Pour les élèves, ce que je vois le plus souvent c’est qu’ils n’ont aucune idée de la manière dont ils fonctionnent, de leur façon d’apprendre. Ils essaient de faire au mieux en copiant ce que font les voisins de classe et ils se disent « si ça fonctionne pour les autres, ça fonctionnera pour moi ». En général, ce n’est jamais le cas. Ils n’ont pas appris à se questionner sur qui ils sont en tant qu’apprenants et élèves, et ils essaient d’y palier autant que possible.
On peut s’interroger sur le sujet assez jeune, mais déjà il faut savoir que c’est possible, y avoir été sensibilisé par les adultes autour de soi. Si on est tout seul dans son chemin d’apprentissage, on peut avoir cette réflexion à l'adolescence.
Quels adultes peuvent aider dans cette démarche ?
Les parents ou les adultes qui entourent l’élève à l’école. Ça peut être en classe ou sur les heures périscolaires, quand on est face à ses devoirs ou qu’on a un travail à faire. On peut réfléchir aux difficultés que l’on rencontre, la façon qui pourrait nous convenir pour aborder les choses. En classe, en général, le professeur n’a pas toujours le temps de traiter ce genre de questionnement, avec 30 élèves à gérer. Donc c’est surtout un travail en amont à la maison que je suggère de faire.
Que conseilleriez-vous aux parents qui ont une aversion pour les maths, pour éviter de la transmettre à leur(s) enfant(s) et ne pas créer de blocages ultérieurs ?
Je pense que par le dialogue on peut y arriver. Si le parent a rencontré des difficultés en maths, il va forcément transmettre un peu de son stress et les problématiques qu’il a eues avec la matière. Je dis aux parents que les maths, ça peut faire peur. Si on ne s’en sort pas, on se trouve nul. Et après, c’est un cercle vicieux.
Pour commencer, on peut dédramatiser par le jeu comme vous le faites chez Topla ou alors par les analogies. Expliquer que les nombres, ce n’est pas quelque chose d’inconnu. C’est du concret. Ça existe dans le monde réel, à travers les objets mathématiques qu’on manipule.
La 2e approche serait d’y aller à petite dose, mais d’inciter à s’entraîner régulièrement et à comprendre que les mathématiques, ce n’est pas quelque chose de sorcier. Il n’y a rien à inventer. En maths, il n’y a pas véritablement de création à faire de la part de l’élève, comme c’est le cas pour une dissertation en français.
Certains enfants disent que les maths, ça ne sert à rien. Que répondez-vous à cela ?
En tant que coach c’est assez difficile d’y répondre car c’est un jugement propre à l’élève et ce sera dur de lui faire changer d’avis. Par contre, on peut essayer de prendre le contre-pied, en posant des questions. En disant : « OK, c’est ton avis, mais si tu as des mauvaises notes en maths, que va-t-il se passer ? ». L’élève réalise alors que ça engendrait un mauvais dossier et qu’il ne passerait pas en classe supérieure ou qu'une bonne note dans cette matière lui permettrait de décrocher son prochain examen. Ce sont de petites tactiques qui vont amener l’élève à percevoir l’intérêt des maths, au moins pour le futur.
Parfois les élèves peuvent se dire que dans leur vie, ça ne leur sera pas utile. J’ai tendance à prendre des exemples d’adultes dans ce cas. « Tu verras quand tu feras tes impôts si c’est utile ou pas ? » et je montre comment on calcule ses impôts et utilise les pourcentages. Ou en expliquant que pour faire un gâteau, il faut faire une règle de trois. Si je prends 18 œufs alors que j’en besoin que de 12, j’aurais perdu de l’argent alors que je pouvais utiliser la proportionnalité pour m'en sortir. Pareil quand on va au camping et qu’on souhaite partager les courses entre amis. Je donne aussi des exemples issus de mon métier d’ingénieur : Comment fait-on partir un satellite ? Comment gère-t-on sa trajectoire ? Même si on ne le perçoit pas forcément, il y a des maths derrière ceci.
Qu’apporte le côté ludique aux apprentissages ?
Ça va vraiment aider certains élèves pour dédramatiser la chose et surtout leur faire connaître les maths d'une façon qui soit plus proche d'eux. Cela fonctionne très bien pour les élèves qui ne voient pas l’utilité des maths notamment ou ceux qui aiment s’amuser en classe, être bavards, discuter. Dans ce cas, le jeu est particulièrement conseillé. Ce sont des élèves qui, s’ils sont dans un cadre trop rigide imposé par les professeurs, vont avoir du mal à s’ouvrir à la matière. D’où le fait de rendre plus souple l’apprentissage par le jeu.
Si vous deviez donner 3 conseils pour vraiment progresser en maths, quels seraient-ils ?
J’en ai plus de trois car je suis en train de finir un e-book là-dessus, mais je vais vous donner les 3 principaux. Il y a des choses qui ne sont pas forcément dites en classe mais qui sont très importantes. La première, c’est de miser sur la compréhension des notions. Sans compréhension, il n’y aura pas de réussite. Donc veiller à bien comprendre les objets qu’on manipule, quitte à les revoir ultérieurement.
Le second conseil que je donnerais, et souvent délaissé par les élèves, c’est la pratique d’un socle de base en calcul et géométrie. Pour bien pratiquer, on peut faire des fiches de calculs, chaque semaine, ou résoudre des exercices de géométrie, comme on ferait des gammes en musique. Afin de s’entraîner sur la partie calcul, qui n’est pas forcément la plus intéressante, mais qui vaut des points lors des contrôles et examens. Ça permet d’aller plus vite et de se concentrer après sur le raisonnement mathématique.
Et le dernier conseil, c’est de réussir à faire résonner les maths en soi. C’est-à-dire réussir à s’approprier les objets mathématiques comme des objets concrets, qu’on sait manipuler, qu’on a compris, pour que ça fasse sens pour soi.
L’ebook de Thomas Rodrigues sera disponible sous peu sur son site web www.porteaprof.fr
Il s’intitule “Les 5 clés pour reprendre confiance en soi et enfin réussir en mathématiques“. Il aborde les profils d’apprentissage et donne des clés pour s’en sortir et aller au-delà de sa peur des maths quand on est élève.
Quant à la gamme de jeux Topla pour aider les enfants en mathématiques, vous la retrouverez juste : ici
Et voici quelques-uns de nos best-sellers pour les maths :
]]>Nous sommes donc allés à la rencontre de Marie-Anne Gosse qui dirige deux des centres de formation du groupe Les Petits Bilingues, 1er réseau national d'apprentissage de l'anglais en France. Avec leurs 54 centres, Les Petits Bilingues s’adressent à tous les membres de la famille et aux professionnels en entreprise.
Depuis Marne-la-Vallée, Marie-Anne nous donne des conseils pour s’améliorer en anglais ou encore comment utiliser le jeu comme levier efficace d'apprentissage.
En France, nous avons tendance à être bons en anglais à l’écrit, mais c’est assez désastreux à l’oral. À quoi est-ce dû selon vous ?
Marie-Anne Gosse : À la différence de certains pays, en France, on commence l’anglais très tard à l’école. C’est censé démarrer en primaire, mais c’est extrêmement variable d’une année à l’autre. Il y a des profs qui ne sont pas formés à l’anglais et pour qui il est difficile de transmettre des notions dans cette matière. Quand les enfants arrivent en 6e, ils sont alors des (pré)adolescents et à cet âge, soit ça passe, soit ça casse.
Je pense qu’il faudrait qu’il y ait des cours plus fun, même pour les ados. Quand je discute avec nos animateurs qui sont des natifs ou de culture anglo-saxonne / binationaux, je me rends compte que les Anglais par exemple passent beaucoup moins de temps sur la grammaire et la conjugaison. En France on s’y attache très tôt, avant même d’être dans le « parler ». Il faudrait presque que les enfants apprennent l’anglais à l’oral avant de l’écrire.
Peut-être qu’on cherche trop aussi à apprendre la même chose, à tout le monde et en même temps. On avance ensemble et s’il y en a qui sont à la traîne tant pis. À l’école, les groupes de langues atteignent souvent les 20-30 élèves. Chez Les Petits Bilingues, nous créons des petits groupes, donc on peut voir si quelqu’un décroche ou n’a pas compris ce que l’on fait. On peut aller le voir et réexpliquer les règles du jeu si besoin.
Quelle est la pédagogie mise en œuvre chez Les Petits Bilingues ?
Nous privilégions le jeu, le partage et l’entraide. Nos animateurs apprennent des choses aux enfants, qui s’apprennent aussi des choses entre eux. Souvent on observe que les enfants étant inscrits chez Les Petits Bilingues depuis quelques années vont aider les petits nouveaux, dans une relation « win-win ». L’enfant montre ce qu’il sait faire et l’explique à son copain. Et ce dernier est rassuré car c’est un enfant de son âge qui l’aide.
Par ailleurs, il faut savoir qu’il existe 10 intelligences multiples. Chaque enfant possède plusieurs intelligences à son actif. Imaginons qu’un enfant apprenne plutôt par le mouvement, dans ce cas-là on fera du yoga et des jeux pour qu’il puisse apprendre le vocabulaire à travers la kinesthésie. On peut avoir des enfants qui sont visuels, donc ils ont besoin de lire le mot pour le retenir ou d’autres ont l’oreille musicale et ils apprennent mieux à travers la musique.
On fait en sorte de proposer plein d’activités différentes afin que chaque enfant, quelle que soit son intelligence, puisse capter le vocabulaire et comprendre ce qui se passe. Si on reste sur une seule intelligence (par exemple l’intelligence musicale, avec les chansons), il y a des enfants qui ne vont pas réussir à suivre parce que ça ne leur parle pas. De nos jours, les enfants sont très éveillés, dès le plus jeune âge. Donc il faut vite trouver le moyen de communiquer avec eux. On ne peut pas tous les mettre dans un moule. Ça ne fonctionne pas.
Chez Les Petits Bilingues, on veut également ouvrir l’horizon. En se posant la question de ce que je peux apprendre à travers l’anglais : ça peut être les maths, à compter, découvrir des pays... Cette année, dans notre centre, on va faire un tour du monde des endroits anglophones sur le thème de l’eau : d’Hawaï à Vancouver, en passant par l’Irlande, la Nouvelle-Zélande, etc. Les enfants pourront découvrir qu’on fait du surf à Hawaï, quels sont les animaux sur place, les tenues vestimentaires des habitants... Ça permet aux enfants de se dire qu’ailleurs sur le globe, on vit autrement, on a une autre culture et on parle anglais aussi.
Pour nous, il est important que les enfants viennent avec plaisir. Chez Les Petits Bilingues, le travail de l’équipe pédagogique va permettre à l’enfant de progresser dans son groupe. Bien entendu, ce sera couplé avec l’investissement de l’enfant. S’il n’a pas envie d’être là, on a beau être les meilleurs du monde, il ne se passera rien. Mais en fait toute notre méthode est là précisément pour lui donner envie et l'encourager avec notre pédagogie positive. Et la 3e partie de l’équation, ce sont les parents. Si les parents accompagnent l’enfant en disant « C’est super, tu vas aller à ton groupe d’anglais. Tu m’expliqueras ce que tu as fait et on le reverra à la maison ». L’enfant va être motivé. Il sera enthousiaste pour s’y rendre et raconter à ses parents ce qu’il a fait. Si c’est abordé comme une activité totalement secondaire en disant : « Tu vas à ton atelier d’anglais, je te dépose et je reviens te chercher dans une heure » et que ça s’arrête là. L’envie de l’enfant ne sera pas nourrie. La famille et l’entourage sont importants dans le processus.
Comment se déroulent vos ateliers d’anglais concrètement ?
Nous avons des formules annuelles et des stages pour les enfants de 1 à 18 ans. Avec les tout-petits (les 1 à 3 ans), dans les ateliers « first steps », où les enfants qui ne sont pas encore scolarisés viennent avec l’un de leurs parents, on utilise beaucoup les jeux, des chansons. Par exemple, on simule un pique-nique et là en touchant les objets l’enfant intègre le vocabulaire plus facilement. Les enfants sont vraiment en immersion, prennent part aux activités et ne sont pas juste spectateurs d’une activité se déroulant sous leurs yeux.
Les enfants de tout âge peuvent venir une fois par semaine, dans un groupe avec leurs copains, dans leur centre. Pour les petits jusqu’à 6 ans, on n’a pas d’écrit. On est exclusivement basé sur l’oral, avec des activités, des jeux comme les flashcards, ou des chansons... On met tout en place par rapport au thème qu’on aborde ce jour-là pour faire découvrir le vocabulaire. Après à partir du CE1-CE2, on va permettre aux enfants de commencer à écrire.
Et on a des ateliers de 3 heures en immersion. Dans ces ateliers est intégré le programme de 1h précédent, auquel on ajoute d’autres expériences, comme par exemple le codage sans écran. Les enfants vont découvrir comment diriger un robot en bois par la programmation. Ils feront des jeux en rapport avec cela et apprendront ainsi par le mouvement. Ou alors ils découvriront, à travers une activité dédiée, les différentes sources d’électricité : l’éolien, le soleil… où ils montent des maquettes en bois, avec des led, pour voir comment cela fonctionne. Et évidemment on recourt chaque fois aux jeux Topla : les tapis, les jeux de cartes, les flashcards, le Top Détective ou Explorer, les mémos. L'aspect ludique est vraiment ancré dans nos ateliers.
Pour les professionnels, on a des formations sur-mesure individuelles. Chacun.e a son compte de formation avec un certain budget et on peut lui proposer différentes formules de 10h ou 40h par exemple, toutes éligibles à MonCompteFormation. Comme la personne est en face à face avec un professeur, on va aller directement à l’essentiel concernant ses besoins en anglais, sans revoir des points qui lui seraient inutiles. Par exemple, une personne m’a appelée récemment en me disant qu’elle va travailler pour les Jeux Olympiques Paris 2024. Elle veut améliorer son anglais car il lui manque du vocabulaire sportif. On va pouvoir lui apprendre ce dont elle a besoin, qu’elle soit capable de s’exprimer, de faire des réunions et des présentations fluides en anglais.
Si on veut poursuivre son apprentissage de l’anglais à la maison, qu’est-ce qui fonctionne le mieux ?
Si on a envie que les langues soient bien apprises, il faut que ce soit du quotidien : regarder des dessins animés et des films en anglais, écouter des chansons, apprendre quelques mots un peu tous les jours, faire des jeux si on peut en anglais à la maison, essayer de s’entourer de gens qui parlent anglais pour pratiquer…
Et pour les ados qui sont sur les réseaux sociaux, ça peut être de paramétrer ces réseaux en anglais sur le téléphone, regarder Netflix avec les sous-titres, s’abonner à des podcasts. Il y a énormément de podcasts avec des histoires en anglais, des énigmes ou qui relatent des faits historiques.
Quand on est jeune adulte, on peut partir travailler à l’étranger en étant jeune fille/garçon au pair dans une famille. Je l’avais fait 2 mois pendant l’été, en Angleterre, ça m’avait énormément apporté.
Les correspondances peuvent aussi bien fonctionner. Sur Facebook, j’ai découvert un groupe pour que les enfant puissent s’échanger des lettres et ma fille a désormais une correspondante aux États-Unis. C’est un échange sous format écrit, mais ça pourrait très bien être une visio sur zoom.
Vous avez aussi les gardes d’enfants en anglais qui sont un système intéressant, comme on le fait chez Les Petits Bilingues avec l'offre Nanny agency. Vous avez une nounou qui garde vos enfants les soirs ou le mercredi. Ainsi votre enfant n’a pas besoin d’aller à l’étranger (ce qui a été rendu compliqué avec le Covid) pour entendre de l’anglais. Il le parle tous les jours avec la nounou.
Et évidemment nos structures, Les Petits Bilingues sont là pour pallier au manque d’anglais qu'il peut y avoir dans la famille et l’entourage des enfants, et au fait qu’on ait moins voyagé à l’étranger ces 2 dernières années.
Pour retrouver toutes les offres des Petits Bilingues, cliquez ici
]]>Quels principaux conseils donnez-vous aux parents d’élèves de maternelle (les 3 à 6 ans) pour une bonne rentrée ?
Si c’est une rentrée dans une école que l’enfant n’a jamais vue, je conseillerais de se promener autour de l’école et d’expliquer comment ça va se passer. Si l’enfant a pu visiter l’école lors de la réunion d’inscription, c’est encore mieux. Qu’il ait pu repérer les lieux, comment sont aménagés la classe, le dortoir... Il a peut-être repéré 2-3 jeux qui l’intéressent. Donc il va pouvoir se projeter sur la rentrée. Mais cela n’a pas toujours été possible avec le covid, cette année.
Et ensuite, on va lui parler de tout ce qu’il va se passer au niveau social. Il y aura beaucoup d’enfants avec lui. Il ne pourra pas utiliser tous les jeux, quand il veut. Il va y avoir des copains et des copines, et aussi des enfants qui vont le découvrir, qui ne vont pas toujours être d’accord avec lui. La notion de socialisation est importante à expliquer pour les 3 ans.
Sur cette notion du groupe, j’inclus aussi l’idée d’exprimer au maximum ce que l’enfant ressent. Est-ce que l’enfant est content d’aller à l’école ou au contraire il a peur d’y aller ? Est-ce que l’enfant est triste de ne plus rester à la maison avec maman ? Est-ce qu’il est triste de quitter ses copains de crèche ?
Durant toute la période qui reste avant la rentrée scolaire, il faut parler pour exprimer les émotions de l’enfant et faire le même chemin avec les parents. Le jour de la rentrée, pour certains parents, ça fait remonter leurs propres émotions. Que chaque parent s’interroge, si c’est lui qui emmène l’enfant ce jour-là, afin d’être bien au clair sur ce qu’il va revivre. Chaque rentrée avec un enfant réouvre une petite porte d’un tunnel en nous. Donc il faut prendre en compte aussi les émotions que les parents traverseront en ce premier jour d'école.
Tous les ans, j’ai des mamans ou papas avec une petite larme prête à couler et qui hésitent à partir. J’en profite d’ailleurs pour rappeler aux parents : dites bien au revoir à l’enfant avant de quitter la classe. On ne part pas en douce ! Parce que c’est très compliqué pour certains enfants qui se retournent et découvrent que leur parent est parti. Il faut qu’il sache que vous partez et que vous reviendrez le soir, qu’il n’y ait pas de sensation d’abandon, de doute, d’insécurité.
Qu’est-ce que les parents ont du mal à anticiper en général, par rapport à la rentrée ?
Pour le parent ça paraît très clair : le matin on va aller à l’école, on va se dire « au revoir », l’enfant va passer sa journée à l’école. Le soir il va revenir et les choses vont reprendre comme d’habitude. Mais pour les enfants, c’est l’équivalent de la découverte d’un nouveau continent. C’est-à-dire que tout est nouveau : le chemin pour aller à l’école, l’odeur dans l’école, les gens, la façon de parler de la maîtresse ou du maître. Il n’est peut-être pas habitué qu’on lui parle ainsi, avec ce type de syntaxe, ce vocabulaire. Il ne va pas être habitué au rythme qu’on va lui imposer. Par exemple, s’il voulait continuer de faire ses gommettes, on lui dira peut-être « qu’à présent, c’est l’heure du sport ou de la récréation ». Cette frustration, le parent a parfois du mal à l’expliquer à son enfant. Car quand l’enfant était en vacances, il pouvait plutôt faire les activités qu’il voulait, aussi longtemps qu’il le souhaitait.
Autant pour l’enfant, les nouveautés ont un côté excitant… mais je pense qu’on peut prévenir les parents qu’à la fin de la première matinée ou de la première journée, il y aura eu tellement de nouveautés, tellement de choses à découvrir, d’inconnu, d’insécurité en quelque sorte, que le soir il faut vraiment garder un moment où il n’y ait rien de nouveau, d’être dans une vraie routine (peut-être avec son plat préféré, ou un gros câlin, son livre préféré). Rien de nouveau le soir pour qu’il puisse retrouver un cocon habituel.
Que pensez-vous de reprendre des habitudes familiales avant la rentrée, justement ?
Reprendre des habitudes de sommeil, ça paraît essentiel. Parce qu’il y a cette excitation dont on parlait juste avant. L’enfant va être éveillé très tôt le jour de la rentrée, parce que tout le monde lui en parle. C’est super excitant. Est-ce qu’il aura eu son compte d’heures de sommeil, les 3 derniers jours avant la rentrée, pour garder l’énergie assez haute pour toutes ces découvertes et la fatigue de la journée ? Aussi, peut-être 4 jours avant la rentrée, essayer au maximum de coucher l’enfant avant 20h.
Au niveau alimentation, le premier jour, je conseille vraiment de prendre un bon petit déjeuner avant d’aller à l’école. Pour certains enfants, c’est difficile en classe de participer à la collation, c’est trop nouveau. Ils ne veulent pas toucher ce qu’il y a à l’école. Néanmoins, pour certains, ça se passera parfaitement. Mais en tout cas, il faut que l’enfant ait des réserves alimentaires pour tenir toute la matinée. Et même à la cantine, comme c’est très nouveau, parfois certains enfants n’osent pas toucher à la nourriture.
Par rapport au rythme en lui-même, un petit peu d’autonomie la semaine précédant la rentrée, ça peut permettre à l’enfant de comprendre que nous aussi en tant que parents, on change. Ça veut dire que maintenant il va prendre son sac tout seul. Il va mettre ses chaussures tout seul. On lui fera moins de choses. On va le laisser de plus en plus responsable de certains petits choix ou gestes.
Donc le changement s’amorce dès le 24-25 août. Si les parents sont motivés, on peut mettre en place chaque jour une petite nouveauté. « Ah tiens, ça tu peux le faire tout seul. Tu peux descendre tout seul tes affaires sales dans le panier à linge. » De le mettre en charge de petites taches, de le responsabiliser. Selon le fonctionnement familial, ça peut être des choses qu’il a déjà commencées quand il avait 2 ans. On peut commencer par de la vie pratique. C’est vraiment le système Montessori. Ne pas lui sortir des activités extérieures à sa vie personnelle. Prenez vraiment ce que vous avez à la maison. Ca peut être : étendre le linge avec les parents, emmener les poubelles dehors car le camion arrive, mettre les cuillères quand on met la table… Des choses pratiques. Pour lui montrer que, dans la vie quotidienne, ce que font les adultes a un sens, une cohérence et que lui maintenant qu’il a grandi, il va pouvoir faire des choses de grand.
Si on se sent débordé en tant que parent avec la rentrée, comment conseillez-vous d’aborder cette période ?
Le parent va pouvoir lâcher prise sur tout ce qui n’est pas urgent. Il y a des choses qui sont urgentes comme remplir les formulaires de rentrée. Dès que vous les avez, vous les mettez de côté pour vous en occuper avant le film du soir. Faites les choses au fur et à mesure, pour éviter le débordement. Et si ça ne va vraiment pas, on va courir avec les enfants, on sort au parc, on rigole ou on met de la musique et on danse. On s’organise un petit temps de qualité, dont je parle dans les épisodes de mon podcast, pour faire redescendre les émotions et le stress de tout le monde car bien entendu c’est communicatif.
Si le parent sent que la première semaine est vraiment très contraignante, très stressante. L’enfant va se dire « ça a l’air pénible. Je vais peut-être m’inquiéter aussi car mes parents ne vont pas bien. » Alors, si on ne veut pas communiquer de manière contagieuse notre stress, notre frustration de ne pas tout maîtriser, on peut déjà en amont aller faire les photos d’identité, préparer le sac à dos, la boîte de mouchoirs… Des fois, il y a une liste fournie par l’école. On peut s’en occuper avant le 30 août. Pour que le jour de la rentrée, on ait fait le maximum et qu’on vide « l’eau du vase au fur et à mesure », pour que le vase évite de déborder. Anticiper, organiser et si les 2 premiers jours sont vraiment difficiles. Tant pis, ces jours-là il n’y aura pas de lessive faite ou de vaisselle ou ménage. On n’ira pas chez tatie ou chez mamie le dimanche… On programme un temps de repos pour récupérer et on renonce à certaines habitudes qui renforceraient notre fatigue.
Côté professeurs des écoles, avec l’expérience que vous avez, quels conseils donneriez-vous à ceux qui débutent ?
Pour les profs, s’ils ont déjà leur niveau de classe, leur liste et un peu la disposition de la classe… (ce qui n’est pas le cas de tout le monde, car il y a des affectations qui arrivent très tard) vous pouvez déjà visualiser votre premier jour de rentrée.
Est-ce que vous allez ouvrir tous les espaces de votre classe ? Est-ce que le premier jour il y aura à disposition la pâte à modeler, les perles, etc ? Je conseille de vraiment se projeter en disant : « une fois que tous les élèves seront rentrés dans la classe, est-ce que je leur aurais mis un badge, une étiquette ? Comment je vais me rappeler de tous les prénoms ? Est-ce que je prépare une activité collective d’abord ou est-ce que je les laisse déambuler ? ». Fermez les yeux et dites-vous : « Comment j’imagine ma première journée ? De quoi vais-je avoir besoin pour que ça se déroule ainsi ? ». Les imprévus, vous en aurez toujours. Ce jour-là il va peut-être pleuvoir et la récréation sera annulée ou la salle de sport sera fermée.
Donc anticiper vaut aussi pour les professeurs. On met de côté, une petite activité si c’est vraiment le bazar, un retour au calme, une histoire, une comptine. On a des plans A, B et C. C’est valable pour tout le reste de l’année mais c’est particulièrement pour cette première journée.
Si ce sont des professeurs qui débutent en maternelle, je leur conseille d’être assez souples sur les attendus scolaires, le premier jour. On va plutôt sécuriser le élèves. On va leur dire « oui, c’est nouveau. Oui, vous ne vous connaissez pas, vous ne me connaissez pas. Je suis maître(sse) depuis tant d’années. » Peut-être que vous avez eu les grands frères et sœurs... Parlez de vous en tant que prof, d’humain à humain. Ces petits enfants vont passer l’année avec vous. Ils ont besoin de créer un lien de confiance, une connexion. C’est un temps de qualité qu’il faut créer avec eux. On parle de leur identité. « Toi, ça y est tu as 3 ans ! Et toi, tu as choisi de mettre un joli vêtement aujourd’hui. Et toi, tu cours très vite ! » En fait, on les valorise, on crée le groupe. On n’est pas du tout dans le scolaire, dans la lecture, les couleurs, les formes. Tout cela viendra après. On laisse les enfants observer, prendre leurs repères, découvrir le matériel. Il y a des enfants qui vont rester près de leur porte-manteaux, une partie de la matinée parce qu’ils n’ont pas envie de socialiser. Et ça sera à nous de leur dire : « Viens, regarde il y a un camion de pompiers là. Est-ce que tu veux venir jouer avec moi ou préfères-tu colorier ? ».
Il s’agira de les inviter à passer doucement du statut d’enfant au statut d’élève. Ça prendra 2 ou 3 semaines pour certains. D’autres, qui ont des grands frères et sœurs, sont déjà rodés. Ils vont être à fond, ils vont sortir toutes les boîtes. Là, est-ce que vous prêts dans votre visualisation à dire « ils ont droit de tout sortir ou pas ». Faites-vous des arbres à choix et demandez-vous si à la rentrée « Je mets tout à disposition ou bien est-ce que je cloisonne ? Est-ce que je fais d’abord un temps collectif ou une lecture ? Est-ce qu’en sport, je sors les ballons ou plutôt quelque chose de facile à ranger ? A vous de voir, faites en fonction de votre personnalité. La rentrée est un moment où l’on parle tranquillement aux enfants. On met les règles en place, les limites, les indications, les informations.
Et je conseille aussi à tous les profs qui débutent en maternelle de créer le lien avec les parents, de leur expliquer : « Vous savez même si là il est un peu triste, on va tout lui expliquer. Il vous racontera ce soir. » Rassurer aussi les parents. Il y a des parents qui sont plus inquiets que leurs enfants.
Quelles erreurs avez-vous rectifiées en tant que professeur au fil des années, pour avoir une meilleure rentrée ?
Avec les petits - les enfants qui ont entre 2 et 4 ans et dont c’est la première rentrée - je passe beaucoup plus de temps en individuel. Quand j’ai commencé, je prenais la classe en entier, en considérant le groupe. Maintenant, je prends du temps individuel avec chaque enfant. Ca veut dire que j’accueille chaque famille une par une. Je prends une photo de l’enfant avec ses parents. Cette photo sera développée et sera affichée dans la classe, dès le lendemain. Comme un doudou, comme un objet transitionnel.
Je me mets à la hauteur de l’enfant, je lui dis bonjour et ainsi que mon prénom, je lui donne un petit bracelet en silicone et je lui dis « tu fais partie maintenant de l’école, de notre classe. On est la classe verte ou autre. Tu fais partie du groupe. Bienvenue. » Comme une intronisation, où il sent membre d’une nouvelle appartenance, d’une nouvelle communauté. Ainsi, il passe symboliquement de la famille, où il était presque tout le temps, au statut d’écolier.
Éviter de se laisser accaparer par certains enfants qui veulent qu’on valide toutes leurs actions, qui disent « regarde, regarde, regarde ». Et puis, il y a aussi les petits timides qu’il faut aller voir au milieu de la classe, en disant « est-ce que tu veux faire une activité ? Si tu as besoin d’aide, tu peux venir me voir. » Respecter leur besoin de s’isoler mais aller les voir régulièrement tous, un par un.
Je conseille aux professeurs, qui ont peur de ne pas mémoriser tous les prénoms de la classe, de s’autoriser à leur mettre un autocollant sur les vêtements, au moins la première heure. Des fois, les enfants ne répondent pas à leur prénom. Vous appelez un prénom et personne ne répond. Et on n’a pas toujours un trombinoscope, à la rentrée en maternelle.
Quand on avance en carrière, on observe également beaucoup plus les enfants pour s’adapter à des parcours individualisés.
Vous créez-vous des outils pour la rentrée ?
Oui, on se crée presque tous des grilles d’observation, des grilles de pointage. Selon notre personnalité et notre projet, ça peut être différent, tel que : « est-ce que l’enfant est venu demander de l’aide ? Est-ce que l’enfant sait mettre ses chaussures tout seul ? » On peut se cocher ainsi tout ce qu’on veut, ça nous permettra d’avoir un point de référence initial. On dit des fois « une évaluation diagnostic ». Pour savoir d’où les enfants partent en septembre. Et comme cela, on pourra dire à Noël quand on reçoit les parents : « Souvenez-vous en septembre, il en était à cette étape-là. Maintenant, il sait faire tout cela. »
J’ai aussi des outils plus didactiques comme accrocher dès le début des comptines au mur parce qu’il y a beaucoup de chance que les enfants connaissent certaines comptines. Il y a le mot de la comptine, le titre, les paroles et une illustration. Ça crée un échange entre les enfants.
Un autre outil que j’apprécie beaucoup, c’est de proposer aux parents qui le peuvent de ramener un petit album photo souple où il y a une douzaine de photos. Quand on dispose des photos des parents, de la petite sœur, de la chambre, des vacances, du chien, de mamie… c’est un super support de langage. On appelle cela aussi un « album écho ». Ça permet de voir la progression du langage entre septembre et juin. Au début de l’année l’enfant va ouvrir l’album et montrera sa sœur en disant « Éna » parce que sa sœur s’appelle Léna. Puis en décembre il dira « Léna et (son propre prénom) ». Et à la fin de l’année, il dira « Ah, j’étais sur le manège ! ». On voit le lexique évoluer en quelques mois et c’est fabuleux.
Si vous êtes parents ou professeurs des écoles, allez faire un tour sur le podcast Les Petits Plus Zen, créé par Séverine Feiss et dédié à la parentalité. Vous avez déjà 10 épisodes disponibles pour la saison 1. La seconde saison reprend dès le 25 août 2021.
Et découvrez nos jeux et accessoires pour les 3-6 ans, sur notre site. Nous avons une section dédiée à cette tranche d'âge, juste : ici.
Ils permettent d'apprendre de nouveaux mots de vocabulaire, de découvrir en s'amusant les maths, l'anglais ou d'évoquer l'égalité fille-garçon, la diversité ou le handicap.
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Aujourd’hui, nous rencontrons Stéphanie Lacassagne, sexothérapeute et praticienne EFT (techniques de libération émotionnelle) / Matrix Reimprinting, qui pratique à Bayonne, en France. Elle répond à 4 de nos questions. Des informations clés car, comme vous allez le voir, la prévention change vraiment la donne pour le jeune public.
Pourquoi la prévention en matière d’éducation sexuelle est-elle primordiale ?
Stéphanie Lacassagne : Le fait d’intervenir à titre préventif permet de limiter les risques et difficultés en matière de santé sexuelle, comme les risques d’infections sexuellement transmissibles. Être informé permet de savoir comment le corps humain fonctionne et la possibilité de grossesse.
Et surtout, la prévention est importante pour que les adolescents puissent se positionner en matière de respect de soi (se faire respecter), de respect de l’autre, de ses choix, de son parcours, de son identité et orientation sexuelles, ce à quoi il est prêt et ce à quoi il n’est pas prêt.
Il faut informer aussi pour lutter contre les idées fausses qui peuvent être véhiculées par les copains, par les mass médias, qui ne sont pas spécialisés sur un public adolescent, ou par la pornographie. Selon la moyenne nationale en France, à 11 ans, les jeunes ont déjà vu leur 1er film pornographique. Or la sexualité ne correspond pas à ce qu’on voit dans ces films.
En 2017, un sondage de l’IFOP révélait également que 44% des jeunes ayant des rapports sexuels reproduisent des pratiques qu’ils ont vues dans des vidéos pornographiques. Quelles sont les conséquences de tels chiffres ?
Cela implique une énorme pression mise sur les épaules des jeunes ayant vu ces images, qui peuvent être traumatisantes. Quand le développement psycho-affectif et sexuel (avec la période de puberté notamment) n’est pas aussi avancé que ce qu’on voit dans les films porno, il y a un décalage. On n’est pas forcément prêt à 11 ans de voir une fellation ou autre. Ca peut être choquant. Les conséquences peuvent être une aversion pour la sexualité, du dégoût. Alors qu’à l’origine, c’est censé être un moyen de prendre du plaisir et d’en donner.
On voit dans nos consultations en sexologie, des patients qui souffrent de troubles sexuels. Par exemple pour les garçons, ce sont des troubles de l’érection ou une éjaculation précoce parce qu’ils se sont masturbés devant ces films et qu’ils ont développé une addiction à la pornographie. Plus tard, ces troubles sexuels induiront des problématiques dans la sexualité adulte de manière durable, engendrant de la souffrance psychologique.
Il y a aussi des jeunes qui se comparent à ce qu’ils voient et ne se trouvent pas à la hauteur parce qu’ils n’ont pas toujours le discernement pour comprendre que les acteurs sont plusieurs pour tenir aussi longtemps en érection ou que pour les femmes, ce qui est montré n’est pas forcément ce qu’elles aiment ou que les corps ne sont pas au naturel tels qu’ils apparaissent dans ces films, etc. La liste peut être très longue.
Les effets sont très néfastes quand les images sont vues sans discussion, sans explication, sans information. D’où l’intérêt de prévenir, en disant : « Voilà ce que vous avez vu. Qu’en pensez-vous ? A quoi cela correspond-il dans votre réalité ? Quelles questions cela vous pose ? Et voici les réponses qu’on peut vous donner. »
Sans compter les commentaires des copains qui disent « j’ai fait telle ou telle chose », alors que ce n’est pas toujours vrai. La prévention permet de réintroduire de la réalité auprès des jeunes, qui sont souvent hors de celle-ci.
Au final, la pression a des effets terribles sur les réflexes sexuels et pour les filles également. Quand on n’est pas prête à avoir un rapport sexuel, le vagin ne lubrifie pas et donc on a des douleurs. Il est possible qu’on n’ait plus envie de sexualité après, induisant des troubles du désir.
Comment les parents peuvent-ils aider leurs adolescents et aborder l’éducation sexuelle ?
Les parents qui ne sont pas à l’aise pour en parler, il ne faut pas se forcer. Ça n’a pas souvent des effets positifs dans ce cas. Par ailleurs, il est judicieux de laisser venir les questions des enfants et ne pas les devancer, de s’adapter à l’âge et où en est l’enfant. Chaque enfant est différent. Deux enfants d’un même âge ne vont pas forcément s’interroger sur les mêmes choses, au même moment. Mais par contre, lui dire qu’elle/il peut bien évidemment poser des questions. Soit le(s) parent(s) sont à même de répondre et c’est très bien. Si ce n’est pas le cas, ils peuvent orienter leurs enfants vers des professionnels pour avoir des réponses.
Tout d’abord, il faut savoir que la loi impose et prévoit 3 séances d’éducation à la sexualité par an au collège et au lycée, et par groupes d'âge homogène. En primaire, le chiffre de trois séances correspond davantage à un ordre de grandeur. Celles-ci doivent être intégrées aux enseignements par les professeurs. Pour les élèves en primaire, on parlera plutôt du corps. La différenciation entre le corps des filles et celui des garçons, de quelles informations ils disposent sur leur corps à cet âge-là. On présentera une anatomie qui n’est pas aussi détaillée à 6 ans qu’à 13 ans. On peut déjà induire des notions de respect de l’autre. Faire réfléchir les enfants sur les questions de genre comme : est-ce qu’une fille peut jouer au foot dans la cour de l’école ? Des questions qui ont un rapport avec le respect des uns et des autres, la place garçon-fille, les choix des uns et des autres, être attentif à l’autre, être attentif à soi. On est sur les prémices de la relation à l’autre.
Malheureusement, ces 3 séances obligatoires n’ont souvent pas lieu ou pas autant que cela devrait être. Mais il faut savoir que si la loi les a prévues, c’est pour de bonnes raisons. En tout cas, les établissements scolaires sont supposés pouvoir donner de l’information si besoin.
Une autre information à retenir : dans tous les départements existent des CPEF (centres de planification et d’éducation familiale). Ce sont des lieux où exercent des professionnels compétents et formés, qui gratuitement et de manière anonyme peuvent accueillir les adolescents pour toutes les questions qu’ils se posent en matière de prévention, d’infection, de contraception et de sexualité. Et il y a également des CeGIDD (centres gratuits d'information, de dépistage et de diagnostic) pour les IST, les infections sexuellement transmissibles. Ce sont des lieux ressources où il y a de la documentation. On peut y aller seul ou avec ses parents. C’est ouvert à tout public. Le planning familial est aussi un lieu ressource pour dispenser des informations en matière de sexualité.
Donc je conseillerai aux parents, c’est d’être à l’écoute de leurs enfants, de leurs questions, de répondre du mieux qu’ils peuvent, avec ce qu’ils savent. Et puis d’indiquer à leurs ados où ils peuvent s’adresser pour avoir davantage d’information, s’ils le souhaitent, et au cas où ceux-ci seraient plus à l’aise pour en parler avec d’autres personnes. Car la sexualité n’est pas toujours un sujet facile à aborder entre parents et enfants.
Et si les enfants ne parlent pas du tout de ce sujet à leurs parents, ces derniers doivent-ils faire un premier pas et ouvrir la discussion ?
Effectivement, parce que si les parents informent leur enfant que le sujet du corps, de l’intime, de l’intimité, du plaisir, de la sexualité, de la reproduction existe. Ca permettra à l’enfant de se sentir autorisé à venir en parler, le moment venu.
Sur l’instant, l’enfant peut se sentir gêné et dire « non, c’est bon, je n’ai pas besoin d’en parler » et revenir finalement plus tard en disant « tu sais, tu m’avais dit cela, mais en fait j’aimerais bien savoir ». Je trouve que c’est bien d’ouvrir une porte. Mais on peut aussi orienter vers des gynécologues, ou des sexologues bien entendu. Des solutions, il y en a plein.
Note de l’équipe Topla :
Pour découvrir les jeux de la gamme Sexploration, cliquez sur le nom des jeux suivants : C’est pas tabou !, Vrai ou faux des IST, Nuancier contraceptif, OK not OK – le jeu de rôle du consentement, Can you – le jeu des privilèges.
Sur notre blog, vous avez également une interview de Claire Vimont, la créatrice de Sexploration, racontant pourquoi elle a créé ces jeux, de quels professionnels elle s’est entourée lors de leur conception et ses conseils pour les utiliser...
A retrouver : ici.
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Juste un petit rappel, selon l'Ifop, près d’un ado sur deux (45%) estime que les vidéos pornographiques qu’il a vues au cours de sa vie ont participé à l’apprentissage de sa sexualité. Nous avons donc décidé de rencontrer Claire pour revenir avec elle sur cet enjeu de société pour nos ados et voir comment elle a créé ce bel outil de prévention qu'est Sexploration.
Qu’est-ce qui a initialement motivé la création de ces cinq jeux ?
Claire Vimont : C’est venu d’un constat (dans ma vie personnelle avec mes partenaires, ma famille ou mes amis) qu’il y avait un gros manque d’information sur les questions de la sexualité. Je me suis rendu compte que j’étais beaucoup informée sur les IST (infections sexuellement transmissibles), la contraception, les orientations sexuelles et les identités de genre… Et au final, je me suis demandé pourquoi c’était à moi de faire cette pédagogie et pourquoi j’étais plus au courant que les autres sur cette thématique. En faisant des recherches, j’ai réalisé qu’il y avait trop peu d’outils et de budget consacrés à l'éducation à la sexualité, en France. Donc l’idée avec ces jeux était d’avoir un support ludique qui puisse être utilisé pour libérer la parole et qui donne des informations fiables. Les jeunes parlent beaucoup de sexualité mais ils la découvrent souvent à travers la pornographie, les propos des amis ou internet et beaucoup de bêtises circulent de ce fait.
Comment avez-vous élaboré le jeu ? De quels professionnel vous êtes-vous entourée ?
Dans un premier temps, je suis allée voir ce qui existait, notamment dans un centre régional de l’IREPS (Instance Régionale d’Éducation et de Promotion de la Santé). Ils avaient une ludothèque-bibliothèque avec plein d’outils de prévention et tout un rayon d’éducation à la sexualité. J’ai noté ce que je voulais améliorer en termes de graphisme et aussi afin que tout le monde se sente inclus quels ce soient son orientation sexuelle, son identité de genre, ses origines, son âge.
Ensuite, j’ai rencontré une association qui fait de la prévention à Nantes, « SIS animation », et je leur ai demandé de m’expliquer comment ils procédaient. Ils ont pris le temps de me montrer leurs outils et j’ai pu voir comment ça se passait sur le terrain. J’ai alors fait des prototypes que j’ai fait tester par cette association. Puis j’ai entamé ma collaboration avec Topla : on a testé les jeux avec des jeunes de collège et lycée. On a tout fait relire par le planning familial et par des médecins aussi.
Qu’a apporté la relecture de ces professionnels de santé ?
Des précisions ! Ils m’ont indiqué, par exemple, d’autres moyens contraceptifs auxquels je n’avais pas pensé. Ça a amené un savoir scientifique et des connaissances qui complétaient les miennes. J’avais fait des recherches mais avoir des professionnels de santé qui vivent cela au quotidien et qui ont fait des études dédiées, ça permettait vraiment d’affiner les réponses, de corriger d’éventuelles erreurs et de choisir les bons mots de vocabulaire.
À quel public et quelles tranches d’âge s’adressent les jeux Sexploration ?
Il y a 5 jeux : quatre jeux de cartes qui sont à partir de 12 ans et le jeu de plateau est lui à partir de 14 ans. Ces jeux peuvent être utilisés par les jeunes entre eux car il y a des fiches de règles qui permettent de jouer en autonomie. Ils peuvent aussi être utilisés par les parents avec leurs enfants ou par des professionnels de santé, des enseignants, des infirmières scolaires, des animateurs, des sexothérapeutes, des associations qui font de la prévention… tous les professionnels qui sont en contact avec des publics jeunes.
En testant Sexploration avec des ados, vous êtes-vous rendu compte qu’ils en connaissaient plus sur la sexualité que l'on pourrait imaginer ou l’inverse ?
Un peu des deux ! Ils sont très informés et très crus sur certaines choses et parfois pas du tout. Par exemple, tous leurs amis vont parler de pornographie et du coup, ils sont capables d'évoquer des pratiques sexuelles vraiment hard core et puis à côté, ils ne vont pas du tout être au courant d’IST ou ils vont avoir des questions totalement néophytes du type « Est-ce qu’on peut tomber enceinte si on fait une fellation ? ». D’autres fois, ils n’ont juste pas les bases du fonctionnement du corps humain. Il y a encore du boulot à faire. Disons qu’ils en parlent beaucoup mais pas toujours avec les bonnes informations.
Actuellement, qu’est-ce qui est encore tabou sur l’éducation sexuelle, en France ?
Tout ! Je joue beaucoup en soirée à Sexploration, avec mes amis qui ont entre 25 et 35 ans. Il y a des gens qui ne savent pas ce que c’est que le féminisme, d’autres qui ne connaissent pas leur anatomie ou les questions LGBTQ+, parce que la société n’en fait pas un sujet. On en parle ni entre amis, ni en famille, parce que c’est tabou. Sinon on saurait tout cela. Il y a même des gens qui m’ont dit « Tes jeux sont sympa. Mais la sexualité, ça doit se découvrir tout seul ». C’est comme tout, ça s’apprend ! Pour éviter de faire des erreurs qu’on regretterait.
C’est un peu dommage que ce ne soit pas un simple sujet de conversation. Beaucoup de personnes pensent qu’il ne faut pas en parler aux jeunes car ils sont trop jeunes, que ça va leur donner des idées. Comme si c’étaient des êtres qui ne savent pas retenir leur libido. Ça dérange encore beaucoup de monde. Alors que si on regarde les chiffres de l’OMS (Organisation Mondiale de la Santé), plus on parle de sexualité aux ados et aux pré-ados, et moins ils ont des conduites à risque et plus ça retarde les grossesses précoces, par exemple. C’est hyper important, même pour le vivre ensemble et le respect entre les personnes.
Les infirmières scolaires ont été les premières à commander le jeu quand il est sorti. Comment l’utilisent-elles concrètement ?
Ce sont souvent les infirmières scolaires qui prennent en charge l’organisation des 3 séances annuelles d’éducation à la sexualité dans les collèges et les lycées, qui sont censées être obligatoires. Des fois, elles organisent des demi-journées ou des journées entières pour en parler dans tout le collège ou lycée.
Ça peut être quand des associations viennent faire de la prévention ou aussi quand des jeunes leur posent des questions et qu’ils sont un peu gênés. Ça fait un support de communication pour parler plus facilement de ces thématiques-là.
Les jeux peuvent être en libre accès dans des centres de documentation & d’information. L’infirmière scolaire peut également organiser avec d’autres enseignants des séances d’éducation à la sexualité, en proposant ces outils aux profs de SVT et les autres professeurs peuvent les utiliser tout autant pour parler de sexisme, par exemple.
Pour ceux qui veulent l’utiliser en famille, comment conseillez-vous d’amener le jeu sur la table ? Et comment peut-on lever le voile de la timidité ?
Pour mettre le jeu sur la table, l’idée est vraiment de ne pas forcer les jeunes car ce serait contre-productif. On n’a pas toujours envie de jouer ou d’aborder ce sujet avec ses parents. Vous pouvez proposer le jeu en disant : « Tiens, je t’offre ce jeu-là. Tu peux y jouer avec tes amis ou tout seul. Et si tu as envie d’y jouer avec moi, viens me voir et on fera une partie ». C’est important de laisser le choix au jeune.
La timidité va s’en aller avec le jeu. C’est ce que j’ai pu remarquer : on est trop concentrés sur le fait de gagner la partie pour être timides. Par exemple, pour le jeu de plateau C'est pas tabou !, quand on met le chrono, on a une minute pour faire deviner des mots et on ne se préoccupe plus de tout le reste. On veut juste gagner. On utilise peut-être alors un vocabulaire qu’on n’aurait pas utilisé sans la pression du temps. Et c’est justement l’idée, que la mécanique de jeu débloque la parole.
Vous êtes illustratrice. Que vouliez-vous apporter de particulier à ce jeu en termes de design ?
J’ai essayé d’aller à l’opposé du manuel de SVT et du schéma médical. Même si ça change un peu, il y a une approche de l’éducation à la sexualité qui est encore alarmiste, probablement à cause du sida. On parle beaucoup des IST, des risques de grossesse, de violences sexuelles. C’est oppressant de commencer d’évoquer la sexualité avec des jeunes en ne parlant que des choses négatives. Et le fait d’avoir quelque chose de coloré, c’était pour dire qu’à la base la sexualité, c’est du plaisir. C’est un moyen de se rapprocher. C’est fun.
Au niveau de la représentation des corps, j’ai veillé à ne pas faire uniquement des personnages minces, blancs et valides. Souvent quand on est au collège ou au lycée, on est hyper complexés. On est en pleine période de puberté. Aussi de se rendre compte que tous les corps sont OK, beaux et désirables, c’est très important !
Au niveau des illustrations, j’ai voulu faire comme un effet de « dessiné à la main », ne pas avoir un schéma très propre et net comme on pourrait avoir dans un manuel de SVT mais d’avoir quelque chose de plus organique, de plus humain.
Note de l'équipe Topla : Pour tous ceux qui seront dans la région de Nantes le 27 octobre 2021, vous pourrez rencontrer Claire Vimont au Salon du jeu éducatif, organisé par le réseau Canopé.
Pour découvrir toute la gamme Sexploration, c'est juste : ici
Can you – Le jeu des privilèges et OK not OK – Le jeu de rôle du consentement existent dès à présent en version internationale (disponibles en français, anglais, allemand et espagnol). Les 3 autres jeux sont en cours d'impression et seront disponibles prochainement en pré-commande.
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Ces dernières années, les études parues sur le niveau des élèves français en mathématiques présentent des chiffres plutôt alarmants. De votre point de vue à quoi peut-on attribuer cette chute des performances françaises en maths ?
Les facteurs sont multiples. Pour en citer juste quelques-uns, je pense que le premier pourrait être que le statut d’enseignant en France a beaucoup évolué aux cours des dernières décennies et j’ai l’impression que ce métier est de moins en moins bien vu par la société. De ce fait, les meilleurs étudiants ne se dirigent plus forcément vers les carrières d’enseignants. On le voit à l’université. Alors qu’il y a quelques années, les étudiants les plus brillants s’orientaient vers les concours de préparation du CAPES et de l’agrégation mathématiques, maintenant ils se dirigent vers d’autres filières avec des mathématiques plus appliquées, telles que les mathématiques financières où l’on recherche des profils ayant une très bonne formation en maths. Elles sont plutôt bien vues par la société et très rémunératrices.
Et à côté de cela, la formation des professeurs en mathématiques se dégrade aussi peut-être du fait de réformes très rapprochées et les formateurs des enseignants en maths n’ont pas vraiment le temps de mettre en place les formations adéquates.
Comment un enfant peut-il progresser en mathématiques ?
Il n'y a qu'une seule solution, c’est la pratique ! La première fois qu’on est confronté à un objet mathématique, on est souvent perdu par le fait qu’il est très abstrait. Et au fur et à mesure qu’on le manipule, il va rester abstrait mais il va devenir de plus en plus familier, et dans un certain sens concret pour celui qui le manipule. La pratique des objets mathématiques se fait par les exercices et peut se faire aussi par le jeu.Quels événements liés aux maths recommanderiez-vous pour les familles ou les professeurs avec leurs élèves ?
Tout d’abord il y a un rendez-vous annuel à Paris, au printemps, c’est le Salon Culture et Jeux Mathématiques. Cette année en 2020, le salon a effectué une version « déMATHrialisée » pour cause de Covid. Mais en temps normal, vous pouvez vous y rendre physiquement et gratuitement. Il y a des activités ludiques, des conférences thématiques, des compétitions, etc.
Et tous les ans, il y a aussi la Fête de la Science se déroulant partout en France et à l'étranger. Cette année, elle fêtera ses 30 ans, du 1er au 11 octobre. Les universités font d’ailleurs beaucoup d’événements dans ce cadre-là.
Note de Topla : Pour tous les esprits curieux et fans de mathématiques, vous avez une gamme de jeux dédiés sur notre site, dès l'âge de 3 ans. Pour les découvrir, cliquez juste : ici !
Et nous venons de sortir un tout nouveau jeu mathématique : Math'moi ça !
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D’où vient cette expression « pêcheur de tons » que vous utilisez pour définir votre identité artistique ?
Je me présente souvent avec ce petit jeu de mots français. Je n’aime pas trop le mot « artiste » parce que c’est un peu galvaudé et prétentieux. Je préfère m’appeler « pêcheur de tons ».
C’est un clin d’œil marin, faisant référence au thon mais sans le « h ». En fait je pêche des tonalités et c’est ce qui fait l’essence de ma création : jouer avec des tonalités vives, très présentes. Je veux que ce soit une aventure par le biais de la couleur. Donc c’est un terme qui me convient bien. Surtout que l’univers marin est omni-présent dans mon travail.
L’univers marin a-t-il baigné votre enfance ?
Je suis né dans la Manche, en Normandie. Mais c’est plutôt une découverte qui s’est faite plus tard. Enfant, je connaissais la mer uniquement par la plage, l’aspect côtier. Vers mes 18-20 ans, j’ai commencé à naviguer, en pratiquant la voile et la planche à voile. C’est alors devenu un élément moteur de ma vie, au même titre que la peinture. Les deux s’interpénètrent et me nourrissent.
Qu’est-ce qui vous fascine le plus dans l’univers marin ?
La liberté ! La liberté de choisir sa voie, sa route, de n’être absolument pas dans un univers formaté. C’est toujours ce que j’ai apprécié dans les voyages et la pratique de la voile : de pouvoir jouer avec les éléments. Je retrouve cela aussi quand je peins dans l’atelier. J’ai toujours géré ma vie avec ce leitmotiv de faire ce que j’avais envie, avec cet esprit de liberté. Et je vis dans une partie du monde où on peut être assez actif sur sa propre volonté, ce qui n’est pas forcément le cas de tout le monde sur cette planète. Je m’en suis donc saisi et j’essaie de vivre ainsi au quotidien.
Comment avez-vous découvert votre art ?
J’ai dessiné depuis tout petit. C’est toujours un medium que j’ai adoré et avec lequel j’étais « à l’aise ». Toutefois, j’ai eu une autre activité professionnelle avant et beaucoup voyagé. Puis vers 30 ans, je me suis consacré à ce mode d’expression artistique et depuis ça ne m’a plus quitté.
Est-ce qu’il y a eu un moment clé, qui a marqué un point de rupture dans votre parcours artistique ?
Il y a eu un moment qui est lié à la pratique de la voile et des voyages en voilier. Au début, j’ai travaillé sur des supports formatés, que ce soient des feuilles de papier ou des toiles montées sur châssis. Puis j’ai commencé à récupérer des éléments de bateaux de course. C’est alors que le leitmotiv de la liberté est venu s’inscrire dans mon travail pictural. Et j’ai quitté complètement tous les supports formatés pour ne plus utiliser que des supports liés à la récupération. Cela peut être des fragments de voile en guise de toile, des morceaux de draps ou de veilles chemises en lin. Mais également, et c’est ce qui fait ma spécificité, des éléments en composite carbone issus de fragments de bateaux de course au large. Ca me permet de complètement quitter le support classique et d’être en adéquation avec ce que je vis sur l’eau, en essayant d’être au maximum en harmonie avec les éléments, qu’ils soient rugueux ou pas, beaux ou tranquilles. C’est un peu cela que je retrouve dans mon travail dans l’atelier en tout cas.
On perçoit une démarche éco-responsable dans votre travail…
Je pense qu’elle y a toujours été inscrite. Dès mon adolescence, j’ai été très sensible à tout ce qui est combat pour la planète et écologie. Avec cette pratique de la voile lors de voyages en voilier sur l’Atlantique ou ailleurs, ça a toujours été quelque chose de très important dans ma vie. La sensibilité vis à vis de l’écologie, des animaux, de la beauté de la planète et des combats pour la préserver a toujours été prégnante dans ma démarche. Et le fait de travailler sur des éléments de récupération fait partie intégrante de cette volonté. Après j’utilise tout de même des mediums comme l’acrylique, mais j’essaie au maximum d’être en adéquation avec ce que j’ai envie de préserver.
Comment est née l’idée de cette collaboration avec Topla et de l’illustration du jeu Math’moi ça ?
C’est d’abord une histoire d’amitié comme toutes les rencontres que j’ai pu réaliser à travers ma démarche picturale et mes expositions. Cette collaboration est liée à l’histoire qui s’est créée avec Frédéric Ballner qui a découvert mon travail il y a une bonne vingtaine d’années. Comme Frédéric est à la tête de Topla aujourd’hui, il m’a sollicité sur ce projet. Ce n’était pas évident car j’avais laissé de côté tout ce qui était commandes pour me consacrer à un travail plus personnel. Mais il souhaitait avoir ma vision très enjouée et optimiste, que je transmets par le biais des couleurs, et tout mon travail de bichromie sur lequel on s’est appuyé pour réaliser le jeu Math’moi ça.
Une fois que j’ai dit oui, ça a été un gros travail de recherches. J’ai réalisé une quarantaine de modèles de bébêtes zébrées, toutes différentes les unes des autres. C’était très plaisant et c’est toujours dans cette optique-là que je travaille. Le plaisir et le voyage, qui est sacré dans l’atelier et toujours omni-présent dans ma démarche.
Justement, parlez-nous de ces bébêtes zébrées qui font écho aux poissons que l’on peut observer dans votre création artistique personnelle…
Ces poissons zébrés sont issus de souvenirs de plongée en eaux tropicales. Mes premières plongées ont été un choc avec cette multiplicité de formes, de couleurs, cette richesse ! Je dirais même que c’est de la concurrence déloyale. Au retour des voyages, j’ai souhaité mettre en place les ambiances qui m’avaient extrêmement impressionné sous l’eau. Et j’ai opté pour un graphisme archaïque du poisson me permettant d’explorer tous les aspects bichromiques et faire vibrer les couleurs ensemble. Et ça fait plus de 20 ans maintenant que je travaille autour des poissons « Z » et qui sont devenus ces petites bébêtes zébrées que l’on retrouve sur les cartes du jeu.
Celles-ci relèvent plutôt de l’imaginaire et elles étaient une astuce pour amener une petite bestiole sur laquelle on pouvait inscrire les chiffres. Les contraintes de la carte de jeu étaient évidemment présentes et notamment le créateur de Math’moi ça a pris pour option de placer des chiffres dans les angles, en plus des chiffres présents dans la partie centrale de la carte. Le fait de représenter une petite bébête avec 4 pattes permettait d’inscrire comme un tatouage les chiffres sur ces parties-là.
On retrouve l’univers marin même dans ces chiffres, qui ressemblent à des ancres ou hameçons parfois…
Ca s’appelle des chiffres moustaches. Ils étaient utilisés sur les chaloupes ici, en Bretagne, et représentaient le matricule du bateau. C’est une écriture que j’ai toujours trouvé extrêmement aérienne, issue d’une pratique de l’art populaire et très artistique. Donc, je me suis appuyé là-dessus. C’était aussi un hommage que je rendais à l’univers marin local.
Math’moi ça est un jeu dédié aux mathématiques. Quels sont vos souvenirs d’enfance avec les maths ?
Jusqu’à la fin de collège, ça allait et puis après ce fut un peu plus difficile. Je n’ai pas un esprit vraiment matheux. Avec Math’moi ça, on est davantage sur des notions de calculs, d’algèbre. Donc c’est bien d’aborder cela à travers le jeu. C’est d’ailleurs ce qu’on pourrait reprocher à l’Éducation nationale française de laisser tomber un peu ces pratiques ludiques pour les apprentissages.
Votre « terrain de jeu » est cette maison-atelier que vous avez construite. Pouvez-vous nous raconter l’histoire de cette réalisation incroyable ?
Je suis à la pointe de la Bretagne, dans le Finistère, ça veut dire « la fin de la terre ». Chez nous, on dit qu’on est dans le Far West. Cette maison c’était aussi un projet de liberté, un choix de vie. J’avais besoin d’un grand atelier, du fait des structures sur lesquelles je travaille qui font entre 6 et 10 mètres de longueur. Quand je vivais en Normandie, j’avais déjà un atelier que j’avais récupéré à partir d’une coque de bateau, mais c’était un peu plus petit. Et là on a pu partir sur la réalisation de ce projet de bateau-maison-atelier en Bretagne. C’était également une forme de création, en auto-construction, donc il a fallu partir de la réalisation des plans, de la forme... Ca reprend d’ailleurs la forme d’un bateau avec des techniques de bâtiment, même si la structure est complètement en bois. C’est ce qu’on appelle une quille en l’air, c’est-à-dire qu’on retourne la coque du bateau. C’était utilisé par les pêcheurs qui n’avaient pas les moyens pour se construire des maisons. Dans le passé, on en trouvait à quelques endroits de la côte française ou en Grande-Bretagne. Ca existe beaucoup sur les îles Féroé ou sur la côte Est des États-Unis où on trouve encore des fondations de coques de bateaux retournés qui datent des Vikings. Ça a toujours été utilisé par les marins.
Note de l’équipe Topla :
Jean-Noël Duchemin est l’artiste qui a apporté ces illustrations marines, originales et pleines de vie, au design du jeu Math’moi ça. Vous pouvez retrouver son travail exposé à la Cité de la voile Eric Tabarly, actuellement à Lorient et ce jusqu’au 07 novembre 2021.
Le concept de Math’moi ça a été imaginé par Eric Zimmerman, un spécialiste du gameplay, qui conçoit des jeux depuis plusieurs années. Le créateur avait à cœur de créer un jeu pour que chaque membre de votre famille puisse devenir un as du calcul mental.
Alors à vous de jouer !!!
Retrouvez Math'moi ça et toute la gamme de nos jeux mathématiques sur le site de Topla.
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Si on pensait pouvoir se rassurer en se disant que le classement se joue à peu de choses, c'est raté. Les analystes notent que la France est « significativement » en dessous des pays qu'on estime comparables.
En 1990, la France était dans les premiers du classement. Point rassurant, à cette époque, les anglais·es étaient dans les dernier·es et ils se classent aujourd'hui quatrième de l'OCDE ! Rien n'est donc perdu.
Chez Topla, on a créé des jeux pour rendre les mathématiques ludiques et accessibles. Si on commence tôt et en s'amusant, on a plus de chances d'apprécier cette matière scolaire mais aussi de la comprendre en dehors de ce cadre. Développer sa logique, sa curiosité, sa vivacité d'esprit tout en étant préparé·es pour le cadre scolaire, c'est le programme de nos jeux pédagogiques !
À la suite de la mort de George Floyd, un africain-américain arrêté violemment et asphyxié d'un genou sur le cou par la police de Minneapolis le 25 mai 2020, des vagues de manifestations se déclenchent dans plusieurs états des États-Unis et à travers le monde. Les revendications des manifestant·e·s sont claires et un slogan déjà connu se lit sur toutes les pancartes "Black Lives Matter" (littéralement : "Les vies noires comptent").
En soutien aux nombreuses victimes des violences policières visant les africains-américains, plusieurs maisons de disques ont fait vœu de silence mardi 2 juin 2020. Plusieurs chaînes de télévision (MTV, BET, Nickelodeon) se sont éteintes pendant 8 minutes et 46 secondes, durée de la vidéo virale montrant l'agonie de "Big Floyd".
Certains labels ont décidé qu'aucune sortie de musique ne se ferait cette semaine, en hommage et en soutien aux victimes et aux manifestant·e·s.
Le mouvement s'est répandu sur les réseaux sociaux à vitesse grand V, et nombre de marques, personnalités publiques et comptes personnels affichent un carré noir, représentatif de ce vœu de silence solidaire. Le but étant de pousser le public à la réflexion quant à ce problème de société omniprésent, injuste et meurtrier. Les manifestant·e·s réclament la justice et l'égalité de traitement pour tous·tes les citoyens·ennes américain·e·s.
Prenons soin les uns des autres ♥
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N'hésitez pas à nous envoyer vos œuvres ! ♥
]]>Pour y jouer, il vous faut :
- votre Mémory des métiers
- un contenant où mettre les cartes
Séparez le paquet de cartes en 2 pour ne garder qu'une carte de chaque paire de métiers. Mettez-les dans un chapeau, bol ou saladier, faces cachées. Tour à tour, les joueurs·euses de chaque équipe piochent une carte, sans la montrer ni aux joueur·euses de leur équipe, ni à l'équipe adverse. Elles·ils doivent ensuite faire deviner le métier représenté à leur équipe. La partie se déroule en 3 manches :
- 1ère manche : on décrit le métier avec des phrases (sans prononcer le nom du métier bien sûr !)
- 2ème manche : on décrit le métier avec un seul mot (pas facile !)
- 3ème manche : on décrit le métier en mimant, donc sans parler !
À chaque métier deviné, l'équipe garde la carte pour pouvoir comptabiliser le nombre de cartes devinées entre chaque manche. Puis, à la fin de chaque manche, on remet toutes les cartes dans le contenant, faces cachées.
L'équipe qui a su deviner le plus de métiers à la fin des 3 manches remporte la partie !
]]>Le Qui Est-ce des métiers
Se joue à 2
Il vous faut :
- votre Mémory des métiers
- c'est tout !
Séparez le paquet de cartes en 2 en vous assurant que chaque joueur·euse n'a qu'une seule carte de chaque paire de métiers. Chaque joueur·euse choisit un métier (sans le dire !), que son adversaire devra deviner. Les joueurs·euses étalent leurs cartes face à elles·eux, faces découvertes. S'en suivent une série de questions que les joueurs·euses s'échangent tour à tour, dans le but de deviner le métier choisir par l'adversaire. Exemples :
«ton personnage porte-t-il un tablier ?
ton personnage travaille-t-il en extérieur ?
ton personnage travaille-t-il sur un ordinateur ?
ton personnage est-il sportif ?»
Il ne faut répondre à ces questions que par oui ou par non ! En procédant par élimination, il finira par rester de moins en moins de cartes devant chaque joueur·euse, la·le premier·ière joueur·euse à deviner le personnage de l'autre a gagné !
]]>La symétrie est la correspondance entre 2 figures par rapport à un axe (=une ligne verticale, horizontale, diagonale etc). La symétrie signifie qu’il y a le même dessin inversé de chaque côté de l'axe.
Pour s'entraîner, pourquoi pas faire des crêpes ? Tu ne vois pas le rapport ? Lis l'activité, tu verras comme c'est simple ! ;)
Pour cette activité, il faut :
1 saladier
1 casserole
1 fouet
1 poêle
Ingrédients
4 œufs (200g)
250 g de farine
200 g de sucre 50 g de beurre
1 pincée de sel
50 cl de lait
1 sachet de sucre vanillé
Confiture ou chocolat
Prêt·e ? C'est parti !
Dans un saladier, mélange la farine, la pincée de sel et le sucre vanillé.
Fais fondre le beurre dans une casserole, puis ajoute le lait.
Creuse un trou au centre de la farine. Ajoute les œufs et le mélange de lait et de beurre fondu.
Avec un fouet, mélange doucement en partant du centre du saladier.
Avec l’aide d’un adulte, fais fondre du beurre dans une poêle. Quand elle est bien chaude, verse une louche de pâte à crêpe
C’est parti ! Fais sauter les crêpes dans la poêle !
Dessine avec une cuillère de confiture, d’un côté de la crêpe, une partie du visage.
Maintenant, plie ta crêpe en 2. Déplie-la et découvre le joli dessin en confiture.
Et bon appétit !
]]>Avec les cartes à télécharger gratuitement et imprimer ici, amuse-toi à reconnaître les émotions et écrire leur nom sur les cartes correspondantes ! Quiet, sick, proud, in love....
What else do you know ?
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